L’enjeu de la mobilisation de la taxonomie d’Anderson et Krathwohl (2001)
Un enjeu de l’alignement curriculaire est la concordance entre :
Les tâches d’apprentissage
Les tâches d’évaluation
Les objectifs d’apprentissage.
Cet enjeu concerne également le niveau de complexité et de profondeur des connaissances mobilisé.
La taxonomie d’Anderson et Krathwohl (2001) peut contribuer à s’assurer d’un meilleur alignement, car elle permet d’être explicite dans les dimensions des processus cognitifs liés à une tâche.
La taxonomie d’Anderson et Krathwohl (2001) permet de réaliser un meilleur alignement curriculaire. Elle aide à vérifier la concordance entre le niveau de complexité attendu dans l’objectif d’apprentissage et celui présenté dans la tâche d’apprentissage ou d’évaluation. Elle permet de mieux s’assurer d’une cohérence d’ensemble et d’une progressivité dans les dimensions des apprentissages.
Elle permet de déterminer ce qui tient de la récupération, de la compréhension, de l’application, de la compréhension, de l’analyse, de la résolution de problème, etc. Il est impossible par exemple de résoudre un problème si les autres niveaux de connaissance ne sont pas établis de manière préalable.
Les programmes scolaires ne se prêtent pas toujours aisément à cette mobilisation de la taxonomie d’Anderson et Krathwohl et par conséquent, la recherche de concordance va demander un investissement de la part des enseignants.
Grâce à cette taxonomie, les enseignants peuvent comprendre et rendre visibles les niveaux de complexité auxquels ils soumettent leurs élèves.
La taxonomie permet de mettre en évidence certaines inadéquations. Certains enseignants privilégient des niveaux de complexité trop élevés sans réaliser certaines failles dans leur démarche :
Par exemple, un enseignant peut demander trop tôt à ses élèves certaines productions très élaborées ou il va les confronter rapidement à la résolution de problèmes nouveaux. Ses élèves peuvent se retrouver en difficulté même s’ils maitrisent encore seulement partiellement certaines connaissances et procédures.
Inversement, certains enseignants peuvent survaloriser la mémorisation à des degrés de précision et de détail excessifs, sans examiner d’autres utilisations de ces mêmes connaissances plus élaborées et plus authentiques.
Le fait d’analyser les tâches données aux élèves à travers la fenêtre taxonomique permet de mettre en évidence de telles disparités. Cela se fait dans un sens ou dans l’autre, entre ce que les élèves sont amenés à faire et ce qu’indique le programme.
La réflexion sur le niveau taxonomique des tâches et des objectifs d’apprentissage permet de réfléchir à la cohérence avec le programme. La démarche permet de hiérarchiser les apprentissages et leur progression lors de l’enseignement. Elle permet d’analyser la manière de monter en complexité dans l’apprentissage.