L'impact du temps d'apprentissage autonome productif et de sa répartition sur la réussite scolaire
Le temps consacré au travail scolaire en classe et à domicile peut être compté parmi les facteurs les plus importants favorisant l’apprentissage et la réussite des élèves. Mais ce temps consacré au travail scolaire doit encore être utilisé à bon escient.
Rawson et ses collègues (2016) ont réalisé une étude sur les devoirs auprès d’étudiants universitaires en ingénierie.
Ils ont analysé comment la quantité de temps mobilisée à domicile et sa distribution influencent le résultat obtenu à un examen.
Selon l’hypothèse du temps consacré à la tâche (van Gog, 2013), l’apprentissage d’une nouvelle matière est lié au temps pendant lequel un élève s’engage dans une activité d’apprentissage productive.
Les activités d’apprentissage productives, engagées et significatives sont celles où (Mayer, 2011) :
L’apprenant s’intéresse au contenu pertinent
Il déploie activement des efforts
Il s’engage dans un traitement cognitif en mémoire de travail.
Il l’organise mentalement.
Il le relie à des connaissances antérieures en lien en mémoire à long terme.
Dès lors, il est nécessaire de distinguer :
Le temps consacré au travail scolaire
Le temps d’apprentissage productif qui est un sous-ensemble du premier.
Une partie plus ou moins importante du temps d’apprentissage consacré au travail scolaire peut être détourné par des tâches distractives ou non directement en lien avec l’apprentissage.
Le temps d’apprentissage productif conduit à la construction de nouvelles connaissances et compétences en mémoire à long terme.
Deux éléments intéressants à mettre en évidence sont :
L’alignement entre l’apprentissage productif et l’évaluation :
Les travaux d’Oviatt, Arthur et Cohen (2006) suggèrent que lorsque l’élève se prépare à une évaluation, il doit le faire dans le même cadre que celui de l’évaluation. Si l’évaluation se fait en écrivant, il est plus utile de s’y préparer en écrivant.
L’importance d’une pratique délibérée (Van Gog, Ericsson, Rikers et Paas, 2005) :
Le fait de passer de longues périodes à s’efforcer de réaliser des tâches d’un niveau de difficulté approprié permet une amélioration continue.
Rawson et ses collègues (2016) ont mesuré :
Le temps consacré au travail scolaire sur base d’autodéclaration des étudiants.
Le temps d’apprentissage productif en utilisant la technologie du stylo intelligent (smartpen). Les étudiants s’entrainaient à résoudre des problèmes par écrit avec un smartpen.
Rawson et ses collègues (2016) ont établi les résultats suivants
Le temps d’apprentissage productif est positivement corrélé avec les notes du cours.
Le temps autodéclaré n’est pas corrélé avec les notes du cours.
Le temps d’apprentissage productif entre minuit et 4 heures du matin n’est pas corrélé avec les notes du cours.
Le temps d’apprentissage productif dans les 24 heures précédant l’examen était négativement corrélé avec les notes du cours.
Les notes de cours étaient positivement corrélées à la quantité de temps d’apprentissage productif.
Le fait de répartir le temps d’apprentissage productif en plusieurs sessions était positivement corrélé avec les notes du cours.
Bien qu’il s’agit de corrélation et pas de causalité, ces résultats attirent l’attention sur un mécanisme causal potentiel.
À la fois, le volume de temps d’apprentissage productif et sa distribution dans le temps semblent impacter positivement l’apprentissage.
Une utilisation de meilleure qualité du temps se traduit par le fait de commencer à travailler plus tôt et à répartir ce temps en plus petites sessions.
Cette étude suggère également que se mettre au travail en dernière minute ou la nuit n’est peut-être pas une stratégie efficace.