L'importance de faire de vraies pauses quand on étudie
Imaginons que nous sommes occupés à évaluer notre apprentissage par récupération ou à étudier et réétudier ce qui est nécessaire. Ce que nous faisons après avoir fait un apprentissage ou après avoir mémorisé des informations a une influence sur son rendement à long terme.
Il y a deux situations extrêmes :
Soit, nous nous reposons : le repos éveillé consiste à fermer les yeux et ne rien faire pendant un certain temps.
Soit, nous nous investissons dans une autre activité qui va continuer à nous stimuler cognitivement et à nous faire réfléchir, ça peut être lire, répondre à un message, téléphoner, jouer à un jeu vidéo, etc.
La recherche montre que la première option est la bonne. Nous nous souvenons de moins d’information et nous sommes plus susceptibles de faire des erreurs quand nous avons réfléchi après avoir étudié plutôt que lorsque nous n’avons rien fait pendant un certain temps.
Cet effet peut se manifester et s’observer dès après la pause, mais encore après une semaine. Paradoxalement, la capacité à paresser après l’effort intellectuel se révèle bénéfique à l’apprentissage, d’une manière durable.
Comment expliquer ce phénomène ?
Ce phénomène peut être expliqué par deux théories :
Selon la théorie de la consolidation :
Il faut du temps avant que nos connaissances soient stockées de manière stable et intégrées durablement dans notre mémoire à long terme.
Si nous réfléchissons durant cette période, la consolidation peut ne pas se dérouler correctement.
Selon la théorie de l’interférence :
Lors du processus de stockage en mémoire à long terme, immédiatement après l’apprentissage dans lequel nous nous sommes investis intellectuellement, nos connaissances mémorisées sont susceptibles de subir des perturbations (interférences).
Cette perturbation peut prendre la forme d’une activité dans laquelle nous devons à nouveau traiter des informations.
Cependant, plus il y a de temps (quinze minutes, une demi-heure, une heure) entre l’apprentissage et une telle activité perturbatrice, plus l’influence perturbatrice est faible et plus la mémoire est stable. Il est dès lors utile de se relaxer et ne rien faire durant un certain temps avant de solliciter à nouveau notre cerveau.
Implications
Nous devons reconnaitre que des pauses actives au niveau intellectuel vont perturber le processus de stockage des connaissances en mémoire à long terme. À l’opposé, un repos éveillé va stimuler et renforcer le processus de mémorisation.
Ces pauses actives se manifestent lorsque nous passons un appel téléphonique, que nous surfons sur nos réseaux sociaux, que nous nous informons des actualités, que nous prenons des photos, est. Chaque fois, il nous faut penser. Toutes les formes de repos actif sont dès lors perturbatrices.
Se détendre, même durant un quart d’heure, permet de mieux se souvenir et donc d’apprendre davantage.
Ne rien faire est parfois faire quelque chose très utile pour l’apprentissage. « Après l’effort, le réconfort » est une maxime utile pour qui veut apprendre efficacement.