L’importance de la valeur informative de la note
Le fait d’évaluer les acquis des élèves est une étape importante dans le processus d’apprentissage. D’une façon ou d’une autre, il nous faut bien certifier les apprentissages et en obtenir une mesure à la fois qualitative et quantitative, valide, pertinente et fiable.
Malgré un discours positif sur l’évaluation formative, c’est l’évaluation sommative qui reste souvent la plus largement pratiquée dans de nombreux systèmes scolaires (Issaieva et coll., 2015).
Parallèlement, on note une progression du cadrage légal entourant l’évaluation sommative dans nombre de systèmes scolaires. À ce sujet, en FW-B, l’Arrêté Ministériel du 01/07/2014 précise que : tout ce qui fait l’objet d’une évaluation sommative doit correspondre strictement aux objectifs annoncés. Dès lors, l’essentiel dans la note n’est pas qu’elle soit exprimée à l’aide de chiffres ou de lettres. Il est surtout important qu’elle puisse rendre compte avec clarté de la performance accomplie par rapport à celle qui était attendue. Ce qui compte n’est pas la forme de la note, mais l’information qu’elle véhicule.
Les notes peuvent également être accompagnées de commentaires. D’ailleurs, l’enquête TALIS 2018 révèle qu’en FW-B, 74 % des enseignants déclarent ajouter des commentaires écrits à la note des élèves (Quittre et coll., 2019).
Toutefois, majoritairement, ces commentaires écrits n’ont pas de valeur rétroactive et se limitent souvent à enjoindre aux élèves de travailler davantage (De Ketele & Frères, 2009) ou servent aux enseignants pour justifier les résultats des élèves. Ces commentaires n’ont ainsi pas pour mission première de soutenir les apprentissages des élèves d’autant plus qu’ils paraissent souvent une fois que les dés sont jetés.
De plus, même quand les commentaires ont une visée formative (Calone & Lafontaine, 2018) et correspondent à une évaluation sommative intermédiaire, ils risquent d’être peu pris en compte par les élèves. Ceux-ci préfèreront toujours comparer leurs notes à celles de leur voisin dans une visée normative (Merle, 2014) plutôt que de s’engager dans une remise en question de la qualité ou de la quantité de leurs efforts passés.
La note est par conséquent omniprésente. Dès lors, l’interrogation ne doit pas se porter sur son existence, mais sur ses modes de structuration. Régulièrement, ils peuvent être insuffisamment référés aux apprentissages (Pasquini, 2019). Pourtant, il s’agit là d’un élément essentiel pour qu’une évaluation sommative puisse se montrer au service des apprentissages (Broadbent et coll., 2018).
Par exemple, obtenir 60 % pour un élève ne signifie pas grand-chose en tant que tel. À quels objectifs d’apprentissages correspondent les 60 % maîtrisés et les 40 % non maîtrisés ? Comme la note s’inscrit dans un parcours d’élève en pleine construction, il serait important qu’elle soit à haute valeur informative de manière à mieux l’éclairer.