L’importance d’intégrer l’effet test en classe pour soutenir l’apprentissage
Dans le cadre de la pratique de récupération en classe, peu importe la forme (quiz ou vérification de la compréhension). Ce qui est important, c’est de s’assurer que tout le monde réfléchit, et pas seulement l’élève assidu et motivé qui veut toujours participer.
Roediger et Karpicke (2006) ont mené une première recherche. Ils ont demandé à des étudiants universitaires d’étudier des passages en prose couvrant des sujets scientifiques généraux. En fonction de la condition dans laquelle un passage était assigné, les étudiants ont soit réétudié l’ensemble du passage, soit passé un test de rappel libre. Dans ce dernier cas, il leur était demandé d’écrire tout ce dont ils se souvenaient du passage.
Les étudiants n’ont reçu aucune information en retour sur leur performance au test. Ils n’ont pas réétudié la matière après le test. Ils ont disposé de suffisamment de temps (7 minutes) pour étudier le passage dans la condition de réétude et pour passer le test de rappel dans la condition de test.
Enfin, 5 minutes, 2 jours ou 1 semaine après la session d’apprentissage, différents groupes d’étudiants ont passé un test de rappel libre final qui était identique au test de rappel donné initialement. Après 5 minutes, le fait de réétudier a produit un avantage modeste par rapport au test (81 % contre 75 % du passage rappelé), mais le schéma inverse des résultats a été observé dans la plupart des cas.
Les résultats des tests de rétention différée ont été meilleurs que ceux des tests initiaux. Après 2 jours, le test initial a permis une meilleure rétention que la réétude (68 % contre 54 %), et un avantage du test sur la réétude a également été observé après 1 semaine (56 % contre 42 %).
Roediger et Karpicke (2006) ont mené une seconde recherche auprès de 120 étudiants universitaires de 18 à 24 ans.
Trois groupes ont été formés :
Le groupe 1 a lu un texte concernant le soleil quatre fois.
Le groupe 2 a lu le texte trois fois. Ensuite, les élèves ont noté sur une feuille blanche tout ce dont ils se souvenaient du texte.
Le groupe 3 n’a lu le texte qu’une seule fois. Les élèves se sont testés lors des trois séances suivantes en notant sur une feuille blanche tout ce dont ils se souvenaient du texte.
La séance de lecture a duré 5 minutes chaque fois. L’autotest a duré 10 minutes. Aucun élève n’a reçu de feedback et personne n’a donc vérifié si les élèves notaient les informations correctes pendant l’autodiagnostic.
Tous les élèves ont fait un test après 5 minutes et après 1 semaine :
Lors du test après 5 minutes, les élèves qui ont lu le texte 4 fois ont obtenu les meilleurs résultats. À court terme, la relecture est une bonne stratégie.
Les résultats du test après une semaine montrent clairement que l’autodiagnostic permet des gains d’apprentissage à plus long terme avec un léger avantage pour le groupe 3 sur le groupe 2.
Paradoxalement, l’étude répétée a renforcé la confiance des étudiants dans leur capacité à se souvenir de la matière, ce qui ne s’est pas vérifié dans les faits.
Passer un test de mémoire permet non seulement d’évaluer ce que l’on sait, mais aussi d’améliorer la rétention ultérieure, un phénomène connu sous le nom d’effet test.
Les implications pour l’enseignement sont claires. Dans le cadre du modelage et de la pratique guidée, il est peu utile pour l’enseignant de répéter ou de multiplier les explications d’un même élément. Il est par contre important de multiplier les interactions de vérification de la compréhension avec les élèves. C’est le fait de récupérer les connaissances qui viennent d’être enseignées qui soutient réellement leurs apprentissages.