L’influence du contexte de l’établissement sur l’évaluation
Les établissements dans lesquels sont scolarisés les élèves influencent l’estimation du niveau de leurs copies. À ce titre, plusieurs études ont montré qu’un effet de réputation er de contexte de l’établissement est attaché au processus d’évaluation des élèves.
Noizet et Caverni (1978) ont soumis à 16 enseignants différents 12 copies de sciences naturelles qui ont été fictivement associées à un établissement dont la réputation est variable. La provenance des copies exerce un effet sur l’évaluation de leur niveau, en faveur d’un établissement favorisé. La différence était faible, de l’ordre de moins d’un point sur 20, mais elle était statistiquement significative.
Duru-Bellat et Mingat (1988) ont comparé, en France, les notes obtenues par un certain nombre d’élèves de collège à des évaluations en classe et à des épreuves standardisées. Des écarts entre les deux types d’évaluation apparaissent pour les élèves de certains établissements. Les élèves appartenant à un établissement de plus faible niveau obtiennent des notes plus élevées quand ils sont évalués en classe que lors d’épreuves standardisées, et inversement.
Duru-Bellat et Mingat (1988) ont également montré que les caractéristiques du contexte peuvent avoir un impact sur la réussite de certains élèves. Ils ont montré que l'appartenance à un collège exerce un impact fortement variable selon les caractéristiques scolaires des élèves, cet impact étant particulièrement marqué chez les élèves moyens.
Ils ont pu calculer, pour des élèves ayant telles ou telles caractéristiques, quelle était leur probabilité de passer de 5e en 4e selon le collège où ils sont scolarisés.
Ils ont analysé le devenir du profil d’élèves de 12 ans, ayant 10 de moyenne et dont le père est employé. Ils ont observé de larges différences dans les taux de passage, pour des élèves ayant ces mêmes caractéristiques, entre les établissements, puisqu'ils varient de 48 à 95 %. En excluant les cas extrêmes, il restait une fourchette de 65 à 90 %.
L'impact de l'appartenance à un collège est plus discret chez les élèves très faibles, et presque inexistant dès que les élèves atteignent des niveaux de performance légèrement supérieurs à la moyenne. Dans ces deux derniers cas de figure, la décision d'orientation (pour ce qui est de l'accès à la 4e) est surdéterminée par les facteurs scolaires. Pour les élèves moyens au contraire, il y a place pour des différences d'appréciation.