L'influence et la proximité, les deux dimensions du comportement de l'enseignant en classe
Le modèle de comportement interpersonnel
Le modèle de comportement interpersonnel a été développé par Theo Wubbels et ses collègues.
Il se fonde sur deux dimensions indépendantes :
L’influence qui va de la dominance à la soumission
La proximité qui va de l’opposition à la coopération
Ces dimensions peuvent être représentées dans un système de coordonnées orthogonales :
Sur l’axe horizontal, on va de l’opposition à gauche jusqu’à la coopération.
Sur l’axe vertical, on va de la soumission en bas jusqu’à la dominance en haut.
L’idée du modèle c’est qu’au départ d’un questionnaire et d’observations, un enseignant peut être placé dans ce repère et sa position correspond à un profil type d’enseignants. Ces profils sont détaillés dans la première source en bas de l’article.
De manière assez évidente, les enseignants efficaces se trouvent dans le cadran en haut et à droite.
L’influence
L’influence fait référence à la manière avec laquelle les comportements interpersonnels dans la relation font preuve de directivité, d’assertivité, d’assurance, de contrôle ou de leadership.
Les comportements d’influence d’un enseignant agissent sur, donnent une direction ou contrôlent dans une large mesure le comportement des élèves en classe.
La dimension de l’influence a des extrêmes hauts et bas :
Les comportements interpersonnels à influence plus élevée comprennent l’établissement d’objectifs, la communication d’informations, l’explication, l’expression d’opinions, l’exercice d’un contrôle et la prise d’initiatives.
À l’extrémité inférieure de la dimension de l’influence se trouvent les comportements de l’enseignant qui reflètent la soumission ou l’impuissance. C’est par exemple le fait de garder pour soi ses opinions ou ses sentiments, de se mettre en retrait, d’éviter la confrontation et de céder.
D’autres comportements interpersonnels ont une influence plus moyenne, comme l’écoute, l’observation ou l’engagement dans des actions de routine.
La proximité (ou affect)
L’affect décrit les relations interpersonnelles. Il représente l’étendue de la sociabilité ou du lien présent dans l’interaction.
La dimension de la proximité a des extrêmes négatifs et positifs :
À l’extrémité positive de cette dimension se trouvent les comportements qui reflètent l’agréabilité ou l’affect positif. C’est par exemple le fait d’exprimer de l’affection, de rassurer, d’approuver, d’encourager, de renforcer et de montrer de l’empathie.
À l’extrémité négative de la dimension de la proximité se trouvent le désagrément, l’hostilité, la critique, le discrédit, la désapprobation, l’opposition et le sarcasme.
Combinaisons de l’influence et de la proximité
C’est la combinaison des deux dimensions produit des styles interpersonnels qui caractérisent la relation entre l’enseignant et les élèves.
Si l’influence est élevée et la proximité est largement négative :
Les enseignants s’attendent à voir leurs élèves respecter leurs directives, mais n’offrent pas de soutien émotionnel ni d’acceptation. Leur style peut être qualifié d’autocratique.
Les élèves tendent à s’y conformer, mais ils sont moins enclins à faire preuve d’initiative et d’enthousiasme.
Leurs relations avec les élèves sont plus susceptibles d’être distantes et subies.
Si l’influence est élevée et la proximité largement positive :
Les enseignants ont un style semblable à celui d’un style parental que l’on pourrait qualifier d’autoritaire.
Ces enseignants sont exigeants et chaleureux.
Leurs relations avec les élèves sont plus susceptibles d’être amicales.
Si l’influence est basse et la proximité largement négative
L’enseignant ne donne pas d’orientations très claires à ses élèves.
Les relations ne sont pas bonnes avec les élèves et inspirent de la négativité de leur part.
Si l’influence est basse et la proximité est largement positive
Le style de l’enseignant est qualifié d’incertain/tolérant
L’enseignant parait peu structuré et n’impose que peu d’attentes.
Il est tolérant et se préoccupe des élèves.
Les élèves tendent à tester fréquemment les limites et à tirer profit de la situation.
Évolution en cours de sa carrière
Au cours de la première décennie de leur carrière d’un enseignant :
Les perceptions idéales des enseignants semblent stables pour les dimensions de l’influence et de la proximité.
Les perceptions de soi des enseignants et les perceptions des élèves sur la dimension de proximité ne changent guère.
Par contre, la dimension d’influence tend à progresser vers l’idéal de dominance chaque année au cours de la première décennie de leur carrière.
Après la première décennie, il y a en général peu de changement. Toutefois, la variation d’un enseignant à l’autre peut être importante.
Il semble y avoir une baisse modérée de la proximité de l’enseignant envers ses élèves tout au long de la carrière. Lorsque les enseignants vieillissent, ils semblent s’éloigner de leurs élèves, ce qui rend l’atmosphère de la classe moins personnalisée, mais plus professionnelle.