L’intégration de la rétroaction dans le cycle de l’évaluation formative
De nombreuses études montrent que la rétroaction peut être un élément puissant que l’enseignant peut utiliser pour améliorer l’apprentissage des élèves.
Cependant, toutes les formes de rétroaction ne sont pas également favorables et le contexte dans lequel elle est donnée a également une influence prépondérante sur son effet.
Deux questions s’imposent :
Quelles formes de rétroaction privilégier et quand ?
Comment tenir compte du contexte pour permettre à la rétroaction d’avoir l’effet escompté ?
Une autre réalité s’impose également à nous. Comment faire cohabiter la rétroaction avec la note chiffrée ?
Il importe de comprendre le mécanisme de la rétroaction :
L’élément déclencheur de la rétroaction est l’erreur, qui fait partie intégrante de l’apprentissage. Elle doit être considérée comme une opportunité d’apprentissage et non comme une sanction.
Le succès de la rétroaction va supposer un alignement entre :
Les buts que l’élève se fixe en lien avec ses apprentissages qui déterminent sa motivation à agir.
L’interprétation qu’il se fait des attendus de la rétroaction.
Les stratégies qu’il doit mettre en œuvre pour s’engager dans la rétroaction avec succès.
La rétroaction a alors un rôle de clarification, mais cela suppose que les élèves sont tous capables :
De s’engager dans la mise en œuvre de la rétroaction en fournissant les efforts nécessaires
De comprendre les attentes de l’enseignant et de les transformer en action corrective.
De disposer des stratégies nécessaires pour générer l’apprentissage escompté.
Malheureusement, nous ne pouvons pas miser complètement sur les capacités d’autorégulation d’une majorité d’élèves ni sur leur motivation ou leur maitrise des stratégies nécessaires à une réponse appropriée. De plus, l’affect et les croyances des élèves peuvent également interférer.
Globalement, la rétroaction doit à la fois viser à être productive et à éviter d’être contreproductive.
Dans la mesure où nous pouvons nous attendre à ce qu’un élève se corrige à la suite d’une rétroaction, le cycle de l’évaluation formative se retrouve intégré dans les processus d’enseignement. À l’opposé, lorsque, nous renvoyons la prise en compte de la rétroaction hors de la classe sans assurer de suivi, nous l’excluons potentiellement du processus d’enseignement. Cette démarche est moins fonctionnelle et fait reposer toute la responsabilité sur l’élève.
Par conséquent, la rétroaction gagne à être considérée comme un élément du dialogue formatif qui a lieu en classe, peut se prolonger en autonomie et se traduit en une attente claire et élevée de l’enseignant vers ses élèves.
Avec la rétroaction, dans l’idéal :
L’élève est informé des démarches à entreprendre et s’y engage.
L’enseignant adapte son enseignement
L’évaluation soutien d’apprentissage joue le rôle de liant. L’impact de la rétroaction va être fonction de sa quantité, de sa qualité et du rôle qu’elle vient jouer dans le contexte d’enseignement, d’évaluation formative et d’apprentissage.