Lorsque les révisions sont négligées dans la planification de l’enseignement
Bien souvent, la révision n’est pas tout simplement évacuée au profit d’un enseignement linéaire du programme, qui va toujours de l’avant. Une pratique commune est de lui consacrer quelques heures dans la dernière ligne droite, une ou deux semaines avant les examens ou quelques jours avant une évaluation sommative conséquente.
De telles démarches d’enseignement, qui ne sont pas rares sont en réalité contre-productives. Il suffit de prendre en compte divers concepts et principes en psychologie cognitive liés à l’apprentissage, comme la consolidation, la reconsolidation, la récupération, la courbe de l’oubli, les difficultés désirables ou la pratique distribuée.
Sans révisions distribuées et régulières, les élèves ne réactivent pas régulièrement les concepts clés. Dès lors, la mémoire de ces informations s’évanouit. Les élèves finissent par se souvenir de moins en moins de détails. Leurs connaissances finissent par ne plus pouvoir être récupérées ou avec beaucoup d’erreurs ou de manques.
De plus en plus de connexions et de liens entre les concepts vus leur échappent. Ils se retrouvent à ne plus savoir exactement comment mettre en œuvre une procédure pour laquelle ils étaient parfaitement performants par le passé. Ils ont de plus en plus de difficultés de se rappeler quoi que ce soit de précédemment appris sur certains concepts clés.
Si de nouveaux apprentissages sont installés, ils ne seront pas correctement intégrés à des connaissances préalables vacillantes et c’est toute la maitrise du cours qui se retrouve en danger. Récupérer cette situation demandera des investissements intenses face à des ressources en temps qui manqueront certainement.
Les élèves se retrouvent avec des connaissances incomplètes, superficielles, comportant des erreurs et peu mobilisables.
Si un bon apprentissage initial est fondamental, les démarches de consolidation qui doivent s’enchainer le sont tout autant. Des efforts, des stratégies et des pratiques efficaces sont nécessaires pour approfondir et rendre durables les apprentissages et favoriser la poursuite des enseignements.
Nous devons l’admettre et en tenir compte : la consolidation des connaissances constitue une dimension incontournable. Selon la recherche (Rosenshine, 2012), 15 à 20 % du temps hebdomadaire est consacré aux révisions par les enseignants efficaces, alors qu’elles sont régulièrement négligées, faute de temps ou d’intérêt, par les enseignants moins efficaces.
Cette révision peut se faire par l’intermédiaire des devoirs, par un quiz journalier, par des évaluations formatives cumulatives ou par l’introduction d’une pratique distribuée et entremêlée en complément de la pratique autonome en enseignement explicite.