L’oubli, un goulet d’étranglement
Au niveau de la mémoire de travail, l’oubli se produit en moins de trente secondes :
Si nous ne nous employons pas à répéter l’information mentalement pour la conserver en mémoire de travail grâce à la boucle phonologique
Si nous le l’intégrons pas dans des chunks en lien avec des connaissances préalables pour la transférer en mémoire à long terme.
Au niveau de la mémoire à long terme, l’oubli se produit à des rythmes différents selon les conditions :
L’oubli peut être dû à l’interférence d’autres souvenirs qui rendent les connaissances précédemment apprises moins directement disponibles. À ce niveau, nos connaissances évoluent au fur et à mesure de leurs récupérations et de leurs réactivations à partir de la mémoire à long terme vers la mémoire de travail.
L’oubli peut être dû à un manque d’intégration avec des connaissances préalables. Nous avons mémorisé parfois par cœur des connaissances, mais elles cessent d’être aisément accessibles par la suite, car peu de liens signifiants existent et peu d’indices de récupération existent.
Pour un apprenant, l’oubli semblera en général plus rapide et facile que l’apprentissage. Des connaissances précédemment apprises peuvent devenir difficiles à récupérer ensuite. L’oubli est frustrant, car après avoir appris et oublié, nous devons reprendre le processus, parfois à plusieurs reprises même si l’effort à générer tend à diminuer au fur et à mesure.
Pour ralentir l’oubli en mémoire à long terme deux stratégies sont utiles à mobiliser :
Nous pouvons surapprendre des informations, c’est à dire continuer à pratiquer jusqu’à développer des automatismes, ce qui assure un apprentissage initial plus fort et plus ancré.
Nous pouvons nous engager dans des opportunités de récupérations ultérieures et distribuées qui permettront de renforcer l’apprentissage initial.
L’oubli continuera toujours à se produire toujours. Cependant, un apprentissage initial plus fort signifie que la mémoire dure plus longtemps. La récupération répétée ou un surapprentissage successif, tous deux de manière espacée, peuvent aider à réduire les effets de l’interférence et à ralentir de plus en plus le processus de l’oubli.
Dès lors, la pratique de récupération dans les conditions de l’évaluation future est une bonne façon d’apprendre, associée à un surapprentissage lorsque les connaissances deviennent fragiles.
Une autre façon de réduire l’interférence consiste à créer un souvenir hautement distinctif qui se démarque des autres souvenirs, mais l’approche peut difficilement être généralisée. De plus, la force de cet apprentissage distinctif fait qu’on y repensera régulièrement par la suite, ce qui fonctionne comme une pratique de récupération.