Mettre l'accent sur les liens entre nouveaux contenus et connaissances préalables
Loxterman et ses collaborateurs (1994) l’ont écrit à propos de l’importance des connaissances préalables. Il a été bien documenté par la recherche que de nouvelles informations qui possèdent de nombreux liens avec les connaissances préalables d’un individu sont bien plus aisées à comprendre et à apprendre par ce dernier.
L’inverse se vérifie pour des éléments d’information isolés, qui ne possèdent que des liens internes flous et qui sont présentés sans une fonction apparente et sans liens évidents avec les connaissances préalables d’un individu. Ils présenteront pour lui des difficultés au niveau de la compréhension. De plus, il n’en retiendra pas grand-chose.
Par exemple, le fait de lire dans un journal le compte-rendu d’une rencontre sportive dans un domaine où nous ne connaissons rien et pour lequel nous n’avons pas d’intérêt sera sans surprise. L’expérience aura toutes les raisons de nous laisser perplexes et confus. Par contre, il sera limpide, mémorable et plein de sens pour un amateur éclairé de la discipline sportive.
L’implication la plus directe de ces constatations pour l’enseignant est qu’il est fondamental que le sens et les liens présents dans de nouveaux contenus enseignés vers des connaissances préalables des élèves soient clairement mis en évidence.
Tout doit être clair et explicite, d’où l’on vient et où l’on va en lien avec l’objectif d’apprentissage, pour favoriser la compréhension d’un élève, afin de lui permettre la construction d’apprentissages précis.
Bransford (1984) a illustré l’importance de relier les informations aux connaissances préalables en prenant l’exemple d’un élève qui s’évertue à en savoir plus au sujet des artères et les veines, dans une perspective d’apprentissage :
L’élève étudie des informations incluses dans ses notes de cours qui précisent que :
Les artères sont épaisses, élastiques et transportent le sang à partir du cœur.
Les veines sont plus fines et moins élastiques et transportent le sang vers le cœur.
Pour un élève qui découvre ces informations, et chez qui la circulation du sang est un sujet entièrement neuf, elles peuvent être difficiles à pleinement comprendre et à apprendre :
En effet, il n’y a pas de raison particulière pour que l’élève associe les propriétés d’élasticité, de non-élasticité, d’épaisseur ou de minceur aux artères ou aux veines.
Dès lors pour l’élève l’association de ces deux informations est arbitraire :
Il est probable qu’il les confonde par la suite, à moins de déterminer un raccourci mnémotechnique performant, car il n’en comprend pas le sens.
De plus s’il les mémorise, ces connaissances resteront fragiles
La probabilité de l’erreur disparait et celle d’un apprentissage précis va augmenter fortement à partir du moment ou des informations supplémentaires, en provenance de l’enseignant, viennent expliciter la nature du lien entre les informations :
Les artères doivent être élastiques parce qu’elles transportent le sang pompé par le cœur et le distribuent efficacement et sous pression dans tout l’organisme.
Les veines doivent être plus fines, car elles récupèrent le sang dans l’ensemble de l’organisme et ont pour mission de le ramener vers le cœur.
L’ajout de telles informations aide l’élève à se construire des images mentales signifiantes. Ces visions lui permettent de donner du sens au contenu factuel et il peut se l’expliquer. Cette cohérence favorise une mémorisation plus en profondeur et plus durable.