Mobiliser des stratégies d’écoute active pour soutenir un élève en difficulté
Dans une perspective de réponse à l’intervention (pyramide des interventions ou système de soutien à différents niveaux), tous les élèves bénéficient de pratiques efficaces (pratiques universelles de niveau 1).
Ces approches risquent d’être insuffisantes pour 10 à 15 % des élèves en théorie. Ceux-ci pourraient bénéficier d’interventions spécifiques de niveau 2, en petit groupe centré sur un besoin particulier (méthode de travail, motivation, remédiation, contrat de comportement, etc.).
En théorie, il devrait rester 5 % d’élèves pour lesquels les interventions de niveau 1 et de niveau 2 ne suffisent pas. À ce stade, les interventions se font à l’échelle individuelle et sont personnalisées, ciblées et plus intensives.
Dans ce cadre, ces élèves pourraient profiter d’échanges et de soutiens fournis lors d’entretiens individuels :
1) Un état des lieux :
L’idée est de faire le point avec eux, de les écouter et faire preuve d’empathie dans une démarche d’écoute active.
L’enjeu est de soutenir nos élèves dans leur détermination des attentes envers eux-mêmes. Nous les accompagnons dans la prise en compte et le bilan personnel de leurs résultats en lien avec attitudes et des comportements qu’ils déploient face aux exigences de l’apprentissage.
2) La détermination d’objectifs personnels réalistes et atteignables :
Ces objectifs personnels ne doivent pas être à long terme ou trop ambitieux au départ. Une manière de procéder est de les aider à se définir des objectifs personnels intermédiaires réalistes en vue d’améliorer progressivement, étape par étape, leur situation.
Une fois les objectifs personnels définis, nous les aidons à analyser des leviers grâce auxquels ils pourront agir face aux difficultés qu’ils rencontrent dans la mesure où elles peuvent être résolues.
3) Prendre en compte le sentiment d’efficacité personnelle :
Nous tâchons d’agir sur la perception qu’entretiennent les élèves à propos de leur capacité à réaliser les activités d’apprentissage, c’est-à-dire sur leur auto-efficacité. Leur sentiment d’efficacité personnelle influence la motivation, l’engagement et la persévérance des élèves. Ces trois derniers facteurs sont directement en lien avec les résultats engrangés.
Nous nous assurons que nos élèves comprennent bien que les échecs ou la réussite ne sont pas fonction de capacités statiques. La réussite est plutôt le fruit d’efforts, de concentration et d’un travail qui est à leur portée à partir du moment où ils s’en donnent les possibilités.
4) Planifier la mise en œuvre des objectifs personnels :
Nous amenons ces élèves à réaliser comment la réussite est à leur portée grâce à suffisamment de volonté et des efforts réalistes. Nous leur fournissons des indications sur les efforts nécessaires et discutons de leur planification logique.
Nous pouvons fixer avec eux un échéancier par exemple sur différentes tâches à accomplir avant une rencontre individuelle ultérieure.
Nous en arrivons en quelque sorte à établir un contrat de travail avec eux, plus symbolique qu’officialisé, personnel, mais qui sera évalué ultérieurement. Ceci permet de mettre l’élève face à des échéances et de réamorcer une spirale positive vers la réussite.
La responsabilité de l’élève à déployer les efforts nécessaires, mais rendus accessibles, est engagée. L’enseignant joue le rôle de support, d’expert en apprentissage scolaire, de coach ou de mentor qui propose l’adoption de stratégies efficaces et valide un scénario plausible vers la réussite.