Obstacles sur le chemin de l’apprentissage autonome
Les obstacles auxquels les élèves font face aux élèves sur le chemin d’une amélioration de leurs pratiques sont de trois types :
1) Des obstacles liés à la pratique
La technique inefficace est plus facile à mettre en œuvre que la technique efficace.
La technique inefficace est plus confortable et demande moins d’efforts que la technique efficace.
La technique inefficace génère moins d’erreurs lors de la pratique que la technique efficace.
La technique inefficace fournit une illusion d’apprentissage tandis que la technique efficace met en exergue les faiblesses et ce qui n’est pas encore acquis.
2) Des obstacles liés aux conceptions
La technique inefficace fonctionne correctement et a permis de réussir par le passé.
La technique efficace n’a pas encore fourni de preuves nettes et à long terme de son efficacité.
La technique inefficace est une habitude, elle est automatisée, elle ne demande pas d’autorégulation.
La technique efficace est nouvelle, elle n’est pas encore automatisée. Dès lors, elle demande beaucoup d’efforts et d’autorégulation. Elle nécessite une pratique délibérée et des ajustements progressifs pour être appliquée avec succès.
Des croyances erronées liées à la technique inefficace ont été attribuées aux succès précédemment rencontrés et ont une valeur d’ancrage : ça marche pour moi.
La technique efficace est un saut dans l’inconnu qui remet en question certaines préconceptions, certaines croyances et les fragilise. Elle représente une prise de risque parfois contraire aux croyances initiales.
La technique inefficace se base sur des concepts fonctionnels parfaitement maitrisés qui correspondent aux modèles de l’apprentissage de l’élève.
La technique efficace peut faire référence à des concepts cognitifs nouveaux et flous pour les élèves et pas toujours entièrement compris. Elle peut aussi ne pas correspondre à un modèle de l’apprentissage de l’élève et ainsi trouver une justification théorique pour lui.
3) Des obstacles liés aux caractéristiques personnelles
Dans une perspective d’amélioration des stratégies, nous devons tenir compte des caractéristiques de l’élève comme sa motivation, son anxiété, son intérêt ou ses objectifs personnels.
L’élève doit exercer sa métacognition. Il doit pouvoir prendre du recul sur lui-même et réfléchir sur sa pratique.
L’élève ne doit plus se percevoir comme unique et singulier en tant qu’apprenant. Ce qui a amélioré l’apprentissage des autres ne diffère pas de ce qui améliorera son propre apprentissage.
L’élève doit accepter de se mettre en projet, prendre le risque de réguler autrement sa pratique en se considérant lui-même comme un objet d’expérimentation.