Obtenir et exploiter des preuves de l’apprentissage des élèves
Si nous nous employons à récolter des preuves de l’apprentissage des élèves, encore faut-il que ces informations soient pertinentes. Elles ont pour enjeu de nous permettre d’établir un diagnostic significatif et utile à exploiter, sans nous imposer un traitement trop lourd en ressources. Les élèves doivent être les premiers bénéficiaires sans que cela soit trop couteux en temps pour les enseignants.
Par conséquent, le processus lié à une action formative au service d’un enseignement adaptatif doit être alimenté par de bonnes informations, ciblées, précises et pertinentes.
Une action formative qui opérationnalise une évaluation soutien d’apprentissage, implique :
La collecte d’informations :
Nous demandons aux élèves de s’engager dans une production ou de répondre à quelques questions ciblées comme des questions charnières.
L’interprétation des productions d’élèves :
L’analyse des réponses erronées, dans le but de produire un retour d’information pertinent implique de nous demander ou de leur demander :
Qu’est-ce que l’élève a écrit là ?
Comment l’élève est-il parvenu à cette réponse ?
Pourquoi l’élève pense-t-il que sa réponse est celle-là ?
Le but de ces questions que l’enseignant se pose lorsqu’il découvre la production de l’élève ou qu’il les lui pose directement représente un enjeu important. Cet enjeu consiste à se faire une meilleure idée de la réflexion qui conduit l’élève à ses réponses.
Plus la production ou l’explication des élèves reflètent leur pensée réelle, plus nous serons en mesure de prendre une bonne décision quant à l’étape suivante dans une perspective d’enseignement adaptatif.
Le plus grand danger des processus formatifs est que les élèves soient réticents à dévoiler leur processus de pensée. La peur d’être jugé pour ses erreurs peut être un obstacle majeur. Il n’est pas rare que les élèves aient peur d’être ridicules ou rejetés par leurs camarades de classe, ou d’être critiqués par l’enseignant.
Si nous voulons qu’une démarche d’action formative réussisse, il est essentiel que nous assurions un climat d’apprentissage sûr. Au sein de celui-ci, la contribution de chaque élève est traitée avec respect. C’est une condition préalable essentielle.
Un premier élément fondamental est que toutes ces démarches nécessitent une bonne gestion de classe et l’expression d’attentes élevées. Un certain temps peut être nécessaire pour développer une culture soutenant l’apprentissage et la coopération. Dans certaines circonstances particulières, comme une classe difficile, peu sûre, au début de l’année scolaire, les démarches liées à une action formative peuvent ne pas fonctionner de manière optimale.
Cependant, il faut faire le pari que les élèves peuvent développer une plus grande confiance après un certain temps d’expérience face à des démarches d’action formative.
La confiance que nous voulons mettre en place doit être mutuelle entre l’enseignant et ses élèves :
Une confiance de l’enseignant dans la valeur ajoutée du traitement des preuves d’apprentissage récoltées auprès de ses élèves.
Une confiance mutuellement partagée entre l’enseignant et ses élèves, dans la valeur ajoutée du processus d’action formative.
Une confiance des élèves que le processus d’action formative leur permet :
De mieux faire le lien entre les cours et parmi les contenus
De mieux comprendre et par conséquent de mieux apprendre.
Une confiance dans le fait que le développement de routines autour de l’action formative contribuera naturellement à la coopération et au succès de tous.