Fondements de la théorie du double codage
La théorie du double codage est une théorie de la cognition conçue par Allan Paivio (1925-2016) en 1971 à l’Université de Western Ontario.
Dans sa carrière de chercheur, Allan Paivio s’est beaucoup intéressé aux questions relatives à la représentation et aux propriétés des images mentales et des structures associatives verbales.
Il a commencé par examiner les facteurs linguistiques dans l’apprentissage, notant que les mots concrets servaient de meilleurs indices de récupération que les mots abstraits dans l’apprentissage par association de paires. Il a postulé que cet effet était dû au fait que les mots concrets faisaient facilement appel à l’imagerie mentale et servaient donc mieux de « repères conceptuels ».
Cette découverte et les travaux qui ont suivi ont abouti à un article classique dans Psychological Review (1969) et à l’élaboration de sa célèbre méthode de double codage dans son livre « Imagery and Verbal Processes » (1971).
La théorie du double codage observe que l’information se présente sous de multiples modalités, notamment visuelles, auditives et haptiques (tactiles et motrices). La théorie du double codage, en tant que telle, s’est consacrée aux deux premières modalités, visuelles et auditives.
Pour le double codage en tant que théorie de l’apprentissage, il existe une relation orthogonale entre les modes d’information en mémoire (Paivio, 1991). La théorie du double codage propose que l’imagerie mentale et les processus verbaux soient des systèmes de représentation séparables, mais interconnectés, chacun ayant ses propres propriétés testables. Notre mémoire de travail possède de multiples sous-systèmes distincts, mais connectés.
La théorie du double codage a constitué une des bases de référence pour deux théories ultérieures fondamentales en éducation :
La théorie de la charge cognitive fondée par John Sweller
La théorie cognitive de l’apprentissage multimédia de Richard E.Mayer
Elle représente également une alternative fondée sur des données probantes aux théories sur les styles d’apprentissage qui ne disposent pas quant à elles de fondements empiriques.