Paramètres influençant les processus et l'impact de la rétroaction
Paramètres du processus de rétroaction
L’enjeu de la rétroaction devrait toujours être d’améliorer l’élève, pas la production sur laquelle elle porte. Le but de la rétroaction délivrée par l’enseignant est de rapprocher l’élève de l’acquisition d’un objectif d’apprentissage.
Lorsqu’il reçoit une rétroaction, un élève a globalement de modes de réaction possible, il peut :
Augmenter ses investissements en matière d’effort d’apprentissage ou améliorer ses stratégies d’apprentissage.
Revoir ses objectifs d’apprentissage personnels à la baisse, en ne s’investissant pas plus ou en diminuant ses efforts.
À la suite de la conception et de la délivrance de la rétroaction, un enseignant peut :
Délivrer tout le soutien nécessaire en matière de tâches supplémentaires ou de formation à des stratégies d’apprentissage autonome utiles.
Diminuer ses attentes, tout en mobilisant des objectifs d’apprentissage plus adaptés et moins exigeants pour ses élèves.
Dans une perspective d’enseignement explicite au service d’attentes élevées, et d’une évaluation soutien d’apprentissage, il est évident qu’il est souhaitable de voir la première option chaque fois sélectionnée.
De manière évidente, l’élément le plus important en matière de retour d’information est qu’il soit de qualité et que l’élève en fasse quelque chose de productif. Le but de la rétroaction doit toujours être d’améliorer l’élève d’une manière ou d’une autre, et ces questions doivent permettre de progresser vers l’objectif que l’enseignant a à l’esprit.
Paramètres influençant l’impact de la rétroaction
Qu’on l’appelle rétroaction, feedback ou retour d’information, son impact positif ou négatif dépend à la fois du contexte et de son contenu.
Le contexte est fonction :
Des résultats de l’élève
De la difficulté des tâches en lien avec l’objectif d’apprentissage
Des connaissances préalables de l’élève
De la perception de compétence de l’élève ou de son sentiment d’efficacité personnelle
De la culture d’apprentissage et du climat de coopération au sein de la classe
La confiance élèves dans la qualité de leurs productions peut influencer la manière dont ils abordent la rétroaction reçue et leurs actions à partie de celle-ci. Lorsqu’ils sont convaincus que leur réponse à une tâche est correcte, mais qu’ils sont informés qu’ils se sont trompés, ils réalisent des gains d’apprentissage plus importants. C’est l’effet d’hypercorrection.
Si les élèves n’ont pas confiance en leur réponse initiale, le retour d’information correctif peut avoir moins d’effet. Les élèves les plus faibles vont bénéficier grandement d’une rétroaction ciblée et pratique, et d’un accompagnement dans sa mise en œuvre. Les élèves qui ont déjà un bon niveau de maîtrise pourront traiter les contenus de la rétroaction en autonomie.
Le contenu de la rétroaction est fonction de l’expertise de l’enseignant envers l’apprentissage et l’enseignement de la matière, et de sa compréhension du contexte des élèves.
De manière générale, une rétroaction qui porte sur le quoi, le comment et le pourquoi d’une difficulté diagnostiquée dans une évaluation sera plus efficace que la simple fourniture de la bonne réponse correspondante.
Le retour d’information gagne à être délivré immédiatement lorsque les élèves en sont au début de l’acquisition de l’information, qu’il a un niveau faible ou que la tâche est très complexe. Dans ce cas, le mode privilégié est une vérification de la compréhension en classe suivie d’une rétroaction orale immédiate.
Le retour d’information bénéficie d’un certain délai lorsque les élèves ont déjà bien progressé dans les apprentissages. Dans ce cas, la correction d’une production individuelle ou d’une évaluation formative en classe, bénéficie à être suivie un peu plus tard d’une rétroaction écrite vers la classe entière accompagnée de quelques éléments d’individualisation.
Des dimensions culturelles et personnelles existent pour la rétroaction, ce qui fait quand dans certains contextes une rétroaction plus indirecte fonctionnera mieux et que dans d’autres contextes une forme plus personnalisée aura plus d’impact. Le fait est cependant qu’une rétroaction à l’échelle d’une classe demandera moins de ressources à un enseignant que sa personnalisation pour chaque élève. La connaissance du contexte et celle du degré d’autonomie des élèves permettent d’ajuster la forme et l’utilisation de la rétroaction et son cadre d’exploitation pour en maximiser l’impact.