Décomposer le contenu des flashcards en éléments simples
L’efficacité
Compte tenu du goulot d’étrangement de la mémoire de travail et de la nécessité de connecter les nouvelles informations en mémoire à long terme pour les retenir efficacement, la simplicité du contenu des flashcards prévaut.
La rapidité
Il y a également une question de rapidité, car il est plus facile et rapide de programmer des répétitions d’éléments simples.
Imaginons une flashcard unique et complexe contenant 10 informations. De l’autre côté, imaginons 10 flashcards simples avec une information unique chaque fois.
Imaginons que 9 des 10 informations sont récupérées. Dans le cas de la flashcard complexe, tout le contenu va devoir être récupéré à nouveau dans un laps de temps court. Dans le cas des flashcards simples, une seule des dix flashcards devra être récupérée. Les neuf autres pourront être espacées à un délai plus important.
Par conséquent, un élève utilisant des flashcards complexes avancera plus lentement et aura un rendement d’apprentissage moindre à long terme. Diviser en éléments simples permet de gagner en efficience, chaque élément de réponse s’apprenant à son rythme propre.
La flexibilité
Partons d’un exemple. Imaginons une flashcard complexe :
Décrire le mécanisme de la réaction inflammatoire !
L’inflammation est une réponse immunitaire, innée et non spécifique, l’organisme réagit dès la naissance de manière identique, quel que soit l’élément étranger à éliminer.
Lors de la réaction d’inflammation, les cellules lésées par une blessure ou par un agent pathogène libèrent des substances appelées médiateurs chimiques, par exemple de l’histamine. Celles-ci provoquent localement rougeur, chaleur, œdème (apport d’eau dans les tissus) et douleur. Cette inflammation prépare la réparation rapide des tissus lésés et surtout oriente vers les lieux de l’inflammation les cellules des systèmes immunitaires innés, mais aussi celles du système immunitaire acquis.
Imaginons maintenant le même contenu présenté en dix questions :
Qualifie la réponse inflammatoire de trois adjectifs !
Pourquoi la réaction inflammatoire est-elle innée ?
Pourquoi la réaction inflammatoire est-elle non spécifique ?
Quelles sont les deux causes initiales possibles de la réaction inflammatoire ?
Qu’appelle-t-on médiateurs chimiques dans une réaction inflammatoire ?
Quels sont les quatre effets locaux des médiateurs chimiques dans une inflammation ?
Qu’est-ce qu’un œdème ?
Quels sont les deux rôles d’une inflammation ?
Quels sont les deux types de cellules attirées par l’inflammation ?
Qu’est-ce que l’histamine dans le cadre de la réaction inflammatoire ?
Au plus il y a de questions sur un même contenu, au plus les réponses sont courtes.
Nous pourrions craindre qu’en apprenant de cette manière nous perdons la capacité à regrouper les informations pour constituer une réponse complexe. Cette démarche parcellaire semble contre-productive puisque nous nous retrouvons avec un grand nombre d’éléments isolés de connaissance.
Cette crainte, bien que légitime, est peu fondée. Avoir des questions plus simples offre de multiples avantages.
En multipliant les questions, nous multiplions les points d’entrées et les connexions entre les informations. Elles deviennent toutes plus facilement récupérables et cela permet de répondre de manière plus adaptée et flexible en s’adaptant à ce qui est précisément demandé.
Nous accédons aux schémas cognitifs correspondants plus facilement, et par une multiplicité d’entrées.
Dans le cas d’un paragraphe complexe, il est probable que nous nous assurons de mémoriser le paragraphe en lui-même, en tant que bloc rigide, plutôt que les éléments de connaissance sous-jacents connectés qu’il contient. Il contient un seul point d’entrée, une structure propre et une fin : il est peu flexible.
De plus, il contient toute une syntaxe redondante et peu utile formée de connecteurs qui surchargent la mémoire de travail. La précision et le caractère ciblé de flaschards plus simples diminuent l’ambiguïté.