Prévenir et intervenir, les deux dimensions de la gestion de classe
En tant qu’enseignants, nous devons influencer le comportement de nos élèves et créer un cadre coopératif dans lequel tous peuvent apprendre dans les meilleures conditions.
Cela nous amène à prévenir, à anticiper, à répondre et à intervenir face aux perturbations de nos cours par des élèves. Parallèlement, nous renforçons les comportements positifs des élèves.
Dans l’ensemble, nous exerçons notre vigilance et signalons que nous sommes conscients de ce qui se passe dans la classe. Nous réagissons en retour de manière appropriée quand cela est nécessaire.
L’une des caractéristiques d’un bon enseignement est que les perturbations ne sont pas visibles. C’est souvent parce que l’enseignant a réussi à les inhiber. Pour y parvenir, il fait acquérir de bonnes habitudes à ses élèves et établis de bonnes relations avec ceux-ci.
La gestion efficace de la classe comprend deux grandes dimensions : les interventions préventives qui représentent 80 % des actions de l’enseignant liées à la gestion de classe et les interventions correctives qui comptent pour les 20 % restants.
De manière assez évidente, si un enseignant veut être efficace, sa première préoccupation en gestion de classe est de prévenir les écarts.
Les stratégies préventives visent essentiellement la création d’un milieu propice à l’enseignement, aux apprentissages et à la prévention des écarts de conduite des élèves. Elles sont nettement plus efficaces et moins couteuses en temps et en énergie que leur contrepartie visant à gérer une situation difficile ou à régler un problème comportemental quand il apparait. Elles représentent les fondements d’une gestion de classe efficace.
Les habiletés de l’enseignant à superviser et à encadrer efficacement le comportement de ses élèves sont parmi les meilleurs moyens de prévenir l’aggravation des problèmes de comportement en classe et à l’école.
Un encadrement et une supervision constante envoient aux élèves le message clair qu’ils sont sous la surveillance d’un enseignant bienveillant. Ils perçoivent qu’ils doivent cesser tout comportement inadéquat sur-le-champ ou ne pas l’entamer.
Lorsque l’enseignant s’engage dans une supervision efficace, il peut créer un climat de classe plus détendu, plus sécurisant et plus ordonné pour tous ses élèves. De plus, cette pratique favorise l’adoption des comportements souhaités par ses élèves.
Un autre élément important est que sans la dimension préventive, les interventions correctives fonctionneraient nettement moins bien. Un enseignant qui se contenterait de discipliner sa classe aurait tôt fait de générer une variété possible de comportements d’hypocrisie, de résistance, d’opposition, de coercition, voire d’agressivité chez ses élèves.
La classe n’est jamais un terrain gagné d’avance pour l’enseignant. Il existe toujours une part d’incertitude. Si dans une classe, certains élèves arrivent avec une attitude toujours naturellement favorable à l’apprentissage, ils ne sont pas la norme. Bon nombre d’entre eux préfèreraient largement s’adonner à leurs loisirs, en dehors de l’école et avec leurs amis.
L’enseignant établit un cadre qui répond à certaines normes et installe des routines qui permettront à chacun de remplis ses missions.