Quatre démarches pour enseigner à un rythme soutenu en maintenant l’engagement des élèves
Quatre démarches sont précieuses pour que l’enseignant puisse enseigner à un rythme soutenu en maintenant l’engagement et l’attention des élèves :
Susciter l’attention des élèves envers le cours :
Les principes de la vérification de la compréhension en enseignement explicite, qui implique que tous les élèves réfléchissent à une réponse, sont un atout précieux. Lorsqu’un enseignant pose une question, n’importe quel élève doit s’attendre à devoir fournir une réponse.
Des systèmes qui permettent à tous les élèves de répondre, comme l’usage de tablettes effaçables ou des quiz est bénéfique.
Pour susciter leur attention aux réponses données par d’autres, nous pouvons instaurer des questions de suivi. Nous demandons à un autre élève de compléter ou de reformuler la réponse qui vient d’être donnée par un premier élève. Ce type de démarche est très favorable à l’établissement de bonnes habitudes d’écoute mutuelle et d’un climat d’apprentissage.
Ce que nous devons absolument éviter, c’est de s’engager dans un dialogue avec un seul élève ou nommer un élève qui devra répondre avant de poser la question.
Responsabiliser les élèves face à leurs apprentissages :
Mettre en œuvre des évaluations formatives de taille réduite avec une rétroaction formative peut permettre de mieux responsabiliser une classe parfois désimpliquée. Les élèves comprennent mieux l’importance et le bénéfice de s’engager dans les apprentissages en classe.
Il est important que les élèves saisissent bien, par autorégulation, que leur performance en classe a un impact certain sur leurs résultats futurs. Des processus d’autoévaluation et d’évaluation par les pairs sont à ce titre utiles.
Différents incitatifs peuvent également être utilisés par l’enseignant. Il peut vérifier les réponses des élèves en circulant lors d’une pratique autonome, constater leurs performances, et en tenir un décompte rapide.
Nous devons communiquer l’idée aux élèves que tout travail est important et contribue à leurs apprentissages. De fait, leur travail en classe favorise les résultats d’une évaluation qui aura lieu au terme de leurs apprentissages, ce dont ils n’ont pas toujours entièrement conscience.
Susciter leur participation active et directe :
L’enseignant doit s’assurer que tous les élèves prennent note des corrections d’exercices effectués par voie orale ou au tableau. Nous devons maintenir les élèves régulièrement actifs.
Les cours conçus pour favoriser davantage la participation des élèves sont préférables à ceux où ils peuvent se permettre de rester passifs, en écoutant simplement les interventions de l’enseignant et les réponses d’autres élèves :
C’est pour cette raison que des notes guidées où les élèves complètent au fur et à mesure sont plus intéressantes que des notes complètes ou une prise de note intégrale par les élèves.
Avec des notes guidées, l’enseignant peut résumer un cours, énoncer les idées principales à retenir et laisser aux élèves plus de temps pour répondre à des questions.
Cette façon de faire permet aux élèves de fournir fréquemment des réponses pertinentes en plus de faciliter davantage l’apprentissage.
La vérification d’une prise de note effective est dès lors importante. L’élève qui ne le fait pas est susceptible de faire autre chose et de rencontrer des difficultés ultérieures en ne disposant pas d’un cours complet. L’enseignant peut également de manière aléatoire vérifier le cours d’un élève pour s’assurer qu’il est bien en ordre.
Lors de la transition de la pratique guidée vers la pratique autonome dans un cadre d’enseignement explicite, l’enseignant peut favoriser une forme de tutorat par les pairs, d’apprentissage coopératif ou un enseignement réciproque :
Les élèves sont invités à s’expliquer mutuellement et résoudre des exercices et des problèmes ensemble.
Il est important également dans cette optique que les élèves disposent d’un niveau d’autorégulation suffisamment important pour ne pas simplement recopier les réponses d’autres élèves et en profiter pour discuter.
Ces démarches gagnent à s’inscrire dans une culture de l’évaluation formative.
Lorsque les élèves collaborent positivement dans une optique d’apprentissage coopératif, cela peut diminuer la fréquence des comportements négatifs.
Pour être efficace, cette approche nécessite une formation des élèves de la part de l’enseignant et un suivi précis dans sa mise en œuvre. Les habiletés nécessaires à cette stratégie doivent être enseignées et modelées avant que l’enseignant ne laisse les élèves travailler de manière autonome. Il est donc utile d’accompagner cette démarche de contingences.
Les enseignants efficaces supervisent étroitement la performance des élèves. Ces enseignants gèrent l’ensemble de la classe et se préoccupent de son fonctionnement comme un tout. Ils sont attentifs également aux comportements individuels de leurs élèves et réagissent promptement et avec cohérence aux incidents de parcours.
Ils gèrent le rythme et la durée des activités pour s’assurer de suivre l’allure de ceux qui forment le peloton et assurent une attention plus individualisée aux élèves en difficulté. Ils suivent de près les progrès des élèves et les surveillent. Ils savent si les élèves sont capables de réaliser les tâches demandées.
Au bout de quelques années d’expérience, accumulant de l’expertise par une pratique délibérée, les enseignants efficaces sont capables de donner cours de manière telle qu’ils gardent l’attention des élèves sur le contenu de la matière. Ils parviennent à impliquer progressivement certains élèves au départ réticents.