Comprendre la notion de rétroaction en contexte scolaire
La rétroaction est un concept qui a été développé dans le cadre de l’ingénierie des systèmes.
La rétroaction (en anglais feedback) est un processus dans lequel un effet intervient aussi comme agent causal sur sa propre origine, la séquence des expressions de la cause principale et des effets successifs formant une boucle de rétroaction.
Dans le contexte scolaire, les entrées du système sont les objectifs d’apprentissage pour l’enseignant et les connaissances préalables pour les élèves.
Pour que l’on puisse parler d’évaluation formative, les preuves d’apprentissage récoltées en classe doivent être interprétées et utilisées pour orienter le cours de la leçon. Ce processus doit tenir compte du contexte dans lequel elles interviennent et des objectifs d’apprentissage visés.
En accord avec le modèle d’Allal (2007, 2020), les régulations liées aux interactions enseignant-élèves peuvent se produire :
En groupe classe
Avec un petit groupe d’élèves
Avec un seul élève
Dans toutes les situations, un étayage qui prend en compte la charge cognitive véhiculée par la rétroaction doit être mis en œuvre. L’enjeu est de soutenir les apprentissages des élèves concernés.
À l’intérieur de la classe, les processus d’enseignement et d’apprentissage se déroulent. Une partie a lieu à l’extérieur pour l’apprentissage autonome des élèves.
Des processus d’évaluation formelle ou informelle permettent de mettre en évidence les performances et la maîtrise des élèves.
Ils sont à l’origine d’un retour d’information qui peut remplir le rôle de rétroaction. La rétroaction est susceptible d’influencer en retour les pratiques d’enseignement employées par l’enseignant et les stratégies d’apprentissage mobilisées par les élèves.
Dans le cadre de l’ingénierie :
La rétroaction est dite positive lorsqu’elle va accroitre l’écart du système par rapport à une norme. Elle va accentuer la tendance du système à s’éloigner de la norme. Cette forme de rétroaction est qualifiée de positive, car son effet et la tendance du système sont orientés dans le même sens.
La rétroaction est dite négative lorsqu’elle s’oppose à la tendance du système et tend à réduire l’écart par rapport à la norme.
En ingénierie, la rétroaction positive est stérile, car elle est synonyme d’instabilité et donc de croissance exponentielle ou d’effondrement. En revanche, la rétroaction négative contribue à maintenir le système à l’équilibre dans des conditions optimales.
Les enseignants emploient souvent le terme de rétroaction pour décrire toute information fournie à un élève sur ses performances, que cette information permette ou non de réduire l’écart.
Si nous prenons le terme au sens de l’ingénieur, la rétroaction n’est pas une simple information donnée à l’élève sur ses performances. Elle doit orienter les actions de ce dernier de manière productive. Si elle ne se traduit pas par un effet, il ne s’agit pas d’une rétroaction selon sa définition en ingénierie. L’enseignant faisant lui-même partie du système, il est susceptible lui-même d’adapter ses actions.
Chez l’enseignant, la rétroaction devient également un jugement de valeur :
On parlera rétroaction positive spécifique lorsque la rétroaction fonctionne comme un renforcement positif ciblé. Elle indique à l’élève qu’il est sur la bonne voie.
On parlera de rétroaction corrective lorsque l’élève n’est pas sur la bonne voie.
La rétroaction corrective vient ainsi questionner l’apprentissage de l’élève et l’enseignement fourni par l’enseignant sur leurs divergences. Elle implique qu’une réaction est nécessaire pour inverser l’évolution de la situation.
En règle générale, la rétroaction va combiner des composantes positives spécifiques et des composantes correctives en fonction des objectifs d’apprentissage déjà maîtrisés et de ceux qui ne le sont pas encore.
Ce qu’il faut retenir c’est que la rétroaction concerne à la fois l’enseignant à travers les activités liées à l’enseignement et l’élève à travers les démarches liées à l’apprentissage.