Rendre la rétroaction plus efficace à l’échelle d’un établissement scolaire
Les enseignants perçoivent l’importance et le défi que représente le fait de délivrer une rétroaction significative à des élèves (feedback, commentaires, retour d’information).
Lorsqu’elle remplit pleinement son objectif, elle permet :
De mettre en évidence ce que connait déjà l’élève
D’identifier et de mettre en évidence les difficultés des élèves
De lui soutenir les progrès des élèves :
En adaptant la suite de l’enseignement pour mieux répondre aux besoins identifiés
En proposant aux élèves des pistes concrètes à travailler de manière autonome
En résumé, la rétroaction remplit son rôle lorsqu’elle permet de réduire l’écart de manière significative entre le stade où se trouve un élève et celui que l’enseignant souhaite qu’il atteigne.
Dès lors, le processus de rétroaction est une composante essentielle, un ingrédient actif d’un enseignement efficace. Il gagne à être mis en œuvre dans toutes les classes, peu importe l’âge des élèves ou la matière enseignée.
La première difficulté de la rétroaction dans le cadre de l’enseignement est qu’elle se situe en contexte humain. La recherche montre que la rétroaction n’a pas toujours d’effets et que ceux-ci sont parfois susceptibles d’être contreproductifs pour les progrès des élèves.
Les effets de la rétroaction sont plus aléatoires dans le domaine de l’éducation que dans le domaine des sciences de l’éducation ou dans le secteur médical. L’apprentissage est pour une grande part sous le contrôle de l’élève, d’une manière pas toujours entièrement prévisible.
Un élève peut réagir positivement et augmenter ses efforts face à la rétroaction. Un autre peut relâcher ses efforts et se démotiver. Une rétroaction fournie par l’enseignant à un élève est susceptible de ne pas marcher ou d’être contreproductive, malgré de bonnes intentions.
La seconde difficulté de la rétroaction est qu’elle n’est pas sans coûts. De durées de travail conséquentes sont consacrées par les enseignants à fournir un retour d’information à leurs élèves.
Le retour d’information est susceptible d’être plus efficace s’il est abordé de manière systémique. Les écoles devraient disposer d’une politique claire sur l’usage du retour d’information. Celle-ci doit être soigneusement conçue et mise en œuvre de manière réfléchie. Les chefs d’établissement jouent un rôle crucial dans la conduite de ce processus.
Il y a dès lors un enjeu important à aider une équipe enseignante à prendre des décisions fondées sur des données probantes lors de l’élaboration d’une politique liée à la rétroaction à l’échelle d’un établissement.
Pour répondre aux deux difficultés précisées, nous voulons nous assurer de :
D’adopter les principes d’une rétroaction efficace tels que mis en évidence par la recherche au cœur de la pratique des enseignants.
Privilégier un usage judicieux du temps et de la charge de travail des enseignants.
Dans ce cas, techniquement pour un enseignant la rétroaction reste négative. Cependant, dans la définition de l’ingénieur, la rétroaction est alors positive, car elle entraine l’élève à poursuivre dans la même direction (qui ici n’est pas la bonne et correspond à une spirale de l’échec).
Ce processus implique un pilotage à l’échelle de l’école. Il implique également un développement professionnel pour les enseignants qui explicite des méthodes et des approches, et présente des exemples.
La mise en œuvre concrète sur le terrain est laissée à l’appréciation professionnelle des enseignants. C’est aux équipes d’enseignants par matière qu’il revient de décider quand et comment offrir une rétroaction, en fonction des contenus enseigne et du contexte d’apprentissage particulier des élèves.