Responsabiliser les élèves face à leurs erreurs durant l’apprentissage
Lors de l’apprentissage d’une matière donnée, les élèves doivent acquérir la responsabilité de leurs propres apprentissages et apprendre à s’autoréguler.
Il est important que les élèves apprennent progressivement à éviter les erreurs typiques. Ils doivent repérer quand ils se trompent et se corriger, pour à terme ne plus faire ces erreurs.
Dans une première phase, l’enseignant doit repérer ces erreurs pour eux. Il doit déterminer s’il s’agit d’un manque de vigilance ou d’attention de leur part, ou d’un manque de compréhension.
S’il s’agit d’un manque ou d’une erreur de compréhension, l’élève va bénéficier d’une correction détaillée et d’un nouvel enseignement de la part de l’enseignant pour améliorer son apprentissage. Il s’agit alors de donner des tâches d’apprentissage supplémentaires pour offrir à l’élève suffisamment de pratique.
Cependant, si l’élève a compris ce qu’on attend de lui, mais commet l’erreur par distraction ou par manque de vigilance, corriger pour lui ses erreurs cesse d’être judicieux. Il doit apprendre à les éviter et à les repérer.
Simplement donner la bonne réponse et attirer l’attention sur le point non maîtrisé permet à l’élève de se complaire dans une attitude passive impropre à l’apprentissage. À terme, l’enseignant peut se sentir impuissant, tout son travail aboutit à une impasse.
À partir du moment où l’élève répète la même erreur, dans la même production ou dans des productions successives, alors qu’il semble avoir compris ce qu’on attend de lui, il y a lieu de s’interroger. Il y a un déficit de mobilisation des connaissances à bon escient. Si l’enseignant passe son temps à signaler ces différentes occurrences de l’erreur à un élève en lui fournissant une correction détaillée, il dispense l’élève du même effort.
Cela ne va pas lui permettre à l’élève de ne pas refaire l’erreur par la suite. Une autre manière d’agir s’impose.
Dès que l’erreur se répète et qu’elle ne peut être attribuée à de l’inattention, il y a d’autres priorités que de la corriger immédiatement. L’élève doit apprendre à mieux mobiliser cette connaissance.
À ce stade, plutôt qu’une correction des erreurs de ses élèves, l’enseignant doit privilégier la pose d’un diagnostic et d’une solution qui se traduira par des actions délibérées de la part de l’élève.
L’enseignant peut :
Dans un premier temps, demander à l’élève de corriger ses propres erreurs :
Souligner l’erreur de l’élève, mais sans la corriger en lui demandant de le faire.
Signaler à l’élève l’existence de l’erreur et son nombre d’occurrences et lui demander de les repérer.
Mettre à disposition un correctif et demander à l’élève de se corriger.
Dans un second temps, donner une tâche équivalente à l’élève qui lui demande de mobiliser la connaissance à bon escient.
En agissant de la sorte, nous apprenons à l’élève à déterminer quand il est pertinent de mobiliser cette connaissance. Nous améliorons ses capacités de discrimination. Parallèlement, nous le responsabilisons quant à la nécessité d’être responsable de son apprentissage.
Dans tous les cas de figure, la démarche vise à améliorer l’apprentissage. Dès lors, il sera nécessaire d’offrir ultérieurement d’autres opportunités à l’élève de récupérer et de mobiliser cette connaissance à bon escient, de manière à la rendre durable.