Rétablir ou retrouver le lien après une confrontation liée à intervention corrective
Il se peut que la gestion d’une perturbation en classe ait mené à une confrontation et qu’elle ait installé une tension entre un enseignant (qui s’est senti blessé) et un de ses élèves. La conséquence en a été que la relation a été temporairement rompue et remplacée par une forme de ressentiment palpable qui se traduit par une forme d’évitement.
Le traitement de la perturbation concernée a suivi son cours avec des sanctions à la clé faisant souvent intervenir une personne tierce.
Dans ce cas, il y a deux cas de figure :
Spontanément, par la suite — éventuellement sur les conseils de la tierce personne, — l’élève vient s’excuser, les interactions peuvent alors retourner à la normale.
Alternativement, l’élève peut camper sur ses positions ou feindre l’ignorance des événements passés. Dans ces cas, il n’est pas forcément utile que l’élève soit contraint par une tierce personne à venir présenter des excuses qui seront de toute façon non sincères.
Il vaut lieux éviter une nouvelle escalade ou risquer une confrontation. Par tact pédagogique et dans une perspective d’exemplarité, il peut être plus efficace que l’enseignant fasse la démarche de renouer avec les interactions comme avec n’importe quel élève (la perturbation ayant été traitée).
S’il veut amener l’élève à progresser dans ses rapports sociaux à l’avenir, l’enseignant a intérêt à recourir à l’empathie. Cela ne signifie pas que l’enseignant fait comme si rien ne s’était passé, ça ne signifie pas non plus que les élèves récalcitrants peuvent faire comme bon leur semble.
Cela signifie plutôt, qu’en professionnel, l’enseignant ne renonce pas à sa fonction et garde des égards pour ses élèves. Il laisse la porte ouverte aux élèves. Il prend en compte leur engagement et leur implication dans la classe pour qu’ils puissent s’y intégrer d’une façon satisfaisante.
Lorsque l’enseignant fait preuve d’ouverture envers l’élève problématique, les chances que ce dernier s’engage dans un processus de changement de son comportement augmentent. L’enseignant assume pleinement sa position d’adulte.
Au contraire, un enseignant qui ne démontrerait aucun intérêt envers les sentiments de ses élèves s’exposerait à une augmentation de la fréquence des comportements perturbateurs. Il observerait également une résistance à la coopération, à l’engagement, à l’apprentissage et à la responsabilisation.