Suivi, cohérence et endurance dans la mise en œuvre du cadre en gestion de classe
Un conseil que certains enseignants expérimentés font parfois aux débutants est de se montrer ferme, rigoureux et intransigeant en début d’année scolaire, puis de relâcher progressivement la pression peu à peu au cours de l’année.
La logique de la remarque semble surtout d’inciter les enseignants débutants à ne pas faire preuve de laxisme, car une fois que des perturbations régulières commencent à s’installer, il devient plus compliqué de redresser la barre.
Dans la logique de l’établissement de routines, la meilleure option semble plutôt de montrer dès le départ un niveau d’exigence approprié, constant, régulier, cohérent et stable. Celui-ci n’évoluera que peu dans un sens ou dans l’autre au cours de l’année. Le cadre, une fois installé, ne va pas bouger. Le maintenir n’implique en rien de sacrifier la proximité et le soutien que nous pouvons fournir aux élèves pour les aider à le respecter.
Il impose de ne jamais considérer que les élèves savent ce que nous attendons d’eux, en tout cas dans la première partie de l’année jusqu’à ce que les comportements attendus leur soient enseignés. À l’opposé, nous devons le savoir très clairement nous-mêmes en tant qu’enseignants et le communiquer en fournissant une rétroaction régulière sur les écarts constatés, de manière anticipative et préventive.
Si l’enseignant rencontre des difficultés au début, il lui faut maintenir ses efforts et persévérer. Si les élèves essaient d’éviter une première sanction ou n’en respectent pas les échéances, il ne faut pas hésiter à escalader et l’augmenter. Il ne faut pas non plus hésiter, si cela semble opportun, à avertir les parents. De même, nous pouvons demander l’implication ou les conseils d’autres intervenants responsables de l’écosystème scolaire : titulaire (professeur principal), éducateurs, préfet de discipline, direction, etc.
Poser le cadre et le maintenir intact tout au long de l’année est un objectif de cohérence qui dissuade les élèves de tester les limites.
Néanmoins si les élèves testent les limites du cadre, il faut faire preuve d’endurance et appliquer les conséquences prévues et énoncées lors de son enseignement.
La capacité à faire un suivi des conséquences liées aux perturbations est également essentielle. Si nous l’oublions ou le négligeons parfois, peu importe les raisons, nous envoyons le signal aux élèves que le cadre n’est pas solide et qu’ils peuvent continuer à le fragiliser. De plus si certaines fois nous oublions le suivi de sanction tandis que d’autres fois nous les menons à terme, les élèves ne manqueront pas, et à raison, de crier à l’injustice.
Être cohérent dans le cadre que nous demandons, être endurant dans sa mise en œuvre face aux aléas, et assurer le suivi des perturbations manifestées sont trois dimensions essentielles à sa réussite et aux bénéfices qui en découleront.