Un enseignement efficace à la fois équitable et performant
Tout le monde s’accorde à dire que la politique éducative doit viser à maximiser l’excellence éducative et à réduire les inégalités.
Ces deux objectifs n’ont pas de sens lorsqu’ils sont pris séparément :
L’excellence peut augmenter en moyenne, tandis que les élèves peu performants obtiennent de moins bons résultats.
De même, les inégalités peuvent être réduites au prix d’une baisse du niveau moyen.
Le concept d’efficacité doit tenir compte de ces perspectives.
Selon Bouchard et Plante (2002), l’efficacité se définit comme le lien de conformité entre les objectifs adoptés par un organisme éducatif, par exemple une école, et les résultats effectivement obtenus pour les élèves concernés.
Les objectifs de l’organisme vont correspondre ici aux finalités du système éducatif auquel il appartient. Celles-ci sont fixées par le gouvernement et constituent une décision politique. La réflexion sur l’efficacité est par conséquent indissociable des finalités de l’éducation.
La détermination des meilleurs moyens pour atteindre ces finalités nécessite des processus rigoureux qui permet d’échapper aux biais, au sens commun, aux habitudes et à l’idéologie. À ces conditions, il devient possible de prouver que certaines approches pédagogiques sont plus efficaces que d’autres pour atteindre les finalités.
L’efficacité se mesurant sur une population hétérogène d’élèves, il implique de préciser comment elle s’applique à celle-ci ce qui amène à interroger la question de l’égalité et de ses modèles :
Égalité des chances
Égalité de traitement
Égalité des acquis
Le modèle de l’égalité des acquis est en phase avec la volonté de chercher à élever de manière significative la moyenne des performances de la classe et à en diminuer la variance (Crahay, 2012). Il correspond bien également à la perspective de la pédagogie de la maîtrise.
Dans ce cas, la notion d’enseignement efficace selon Bloom (1979) peut s’appliquer. Elle se caractérise par :
Une élévation de la moyenne de l’ensemble des résultats des élèves de la classe.
Une réduction de la variance de l’ensemble des résultats.
Une diminution de la corrélation entre les caractéristiques initiales des élèves et leurs résultats.
Au sens de Bloom (1979), un enseignement efficace peut dès lors être également équitable et performant.
L’équité peut être définie comme la capacité à réduire les écarts initiaux entre élèves. Dès lors, l’efficacité pédagogique porte principalement sur la capacité à faire progresser les élèves faibles, plus sensibles à la qualité de l’enseignement que les élèves forts (Bressoux, 1994).