Une définition de la pratique autonome en enseignement explicite
En anglais, la pratique guidée s’appelle independent practice. Le Larousse en ligne définit indépendant comme suit :
Qui n’est en aucune façon lié à autre chose, qui est sans rapport avec autre chose. Ces deux phénomènes sont indépendants (l’un de l’autre).
Qui a son autonomie, sa liberté d’action et, en particulier, qui subvient lui-même à ses besoins : il gagne sa vie, il est maintenant indépendant.
Autonome y est défini comme suit :
Se dit de quelqu’un qui a une certaine indépendance, qui est capable d’agir sans avoir recours à autrui : Individu autonome.
L’appellation pratique autonome semble donc avoir une signification moins radicale, plus atténuée que pratique indépendante. Cela ouvre la porte à d’autres approches avec une dimension plus sociale, comme l’apprentissage coopératif, le tutorat ou l’apprentissage par les pairs.
En français, le terme de pratique autonome sera considéré comme l’équivalent de pratique indépendante ou independent practice.
Une nuance utile à placer entre les deux est que le terme indépendant laisse sous-entendre que l’élève travaille seul sur sa production, sous la supervision de l’enseignant. Le terme autonome est plus vague et peut recouvrir tout aussi bien l’idée d’une pratique indépendante que celle d’une pratique coopérative. Dans la cadre d’une pratique coopérative, les élèves peuvent également s’engager dans des démarches d’enseignement réciproque ou de tutorat les uns envers les autres.
La pratique autonome représente le prolongement de la pratique guidée. Elle vise à fournir aux élèves suffisamment d’occasions de s’exercer, de façon à consolider leurs apprentissages, à augmenter leur niveau de réussite, par une amélioration de l’automatisation et de la fluidité des connaissances. Les élèves travaillent de manière autonome et pratiquent la nouvelle matière préalablement enseignée. Ce qui compte dans tous les cas est que la pratique autonome succède au modelage et à la pratique guidée.
La pratique autonome est l’étape finale du schéma de base de l’enseignement explicite. Elle permet à l’élève de parfaire sa compréhension dans l’action, jusqu’à l’obtention d’un niveau de maîtrise de l’apprentissage le plus élevé possible.
Trois éléments clés accompagnent cette dernière étape de l’enseignement explicite :
Les élèves ont l’opportunité de montrer leur maîtrise des nouveaux apprentissages en autonomie. Éventuellement, la pratique autonome peut compter une phase temporaire de coopération. Cette dernière a pour but que les élèves s’expliquent les uns les autres dans le but de diminuer l’hétérogénéité de leurs connaissances nouvellement enseignées et d’amener tout le monde à la maîtrise.
Les élèves reçoivent un nombre élevé d’occasions de pratiques, distribuées dans le temps et visant la fluidité, la durabilité, la profondeur et l’automatisation des connaissances.
Durant toute la pratique autonome, l’enseignant va exercer sa vigilance en circulant dans la classe, en vérifiant l’engagement et le travail des élèves et en offrant un soutien ponctuel à ceux qui en auraient besoin.