Aligner les enjeux des fonctions sommative et formative de l'évaluation
Dans un contexte d’enseignement, l’évaluation oscille entre deux fonctions. La fonction formative et la fonction sommative :
La fonction diagnostique peut être vue comme une sous-fonction formative concernant les connaissances préalables.
La fonction sommative se situe dans un continuum avec la fonction formative et s’en détache potentiellement pour jouer une fonction certificative ou normative.
La fonction sommative et la fonction formative coexistent et se recouvrent dans le quotidien d’une classe.
Elles ont en commun de représenter un enjeu pour l’élève et pour l’enseignant. En effet, si une évaluation ne répond pas à un enjeu, si elle n’est pas prise au sérieux par l’enseignant et l’élève, elle manque son objectif et se traduit par une perte de temps.
Le danger vient de la différence des enjeux entre une fonction sommative qui se centrerait sur des points et une fonction formative qui se centre sur l’apprentissage, ce qui correspond à une divergence de la nature des enjeux.
Dès lors, nous avons tout intérêt à ce que la fonction sommative se traduise en une note constructive, développée à partir d’un alignement curriculaire et de critères d’évaluation.
Dans cette perspective à la fois les enjeux de la fonction sommative et de la fonction formative s’alignent sur des objectifs d’apprentissage, ce qui les rend réellement complémentaires.
L’évaluation permet alors un suivi du processus éducatif, en responsabilisant et en fournissant un retour d’information aux élèves, aux enseignants et aux parents.
Les enjeux seront plus élevés en ce qui concerne la fonction sommative de l’évaluation :
L’évaluation sommative représente généralement des volumes plus importants de matière et correspond souvent à des productions plus complexes.
Ces évaluations arrivant en bout de parcours, il n’est pas toujours évident de les répéter et d’organiser une seconde opportunité de passage dans des conditions optimales.
Les résultats qui en découlent sont susceptibles d’avoir des conséquences sur le parcours futur des élèves, car elles peuvent aboutir à une décision de l’ordre de la certification.
Les notes n’échappent jamais tout à fait à une dimension normative et sélective qui est susceptible de pénaliser les élèves issus de milieux moins favorisés.
Ces enjeux restent néanmoins essentiels pour marquer l’importance de progresser et pour s’assurer que différents niveaux d’apprentissage sont atteints à chaque étape.
Les résultats issus de la fonction sommative de l’évaluation permettent d’accroître la transparence et l’efficacité du système éducatif dans son ensemble.
Les enjeux sont moins élevés en ce qui concerne la fonction formative de l’évaluation :
Les résultats n’ont pas ou peu d’impact direct sur le parcours des élèves.
Ils tendent à être associés à une vision progressiste qui se soucie de l’inclusion et des progrès des élèves, et souhaite fournir le soutien nécessaire à l’apprentissage et aux progrès.
Ils sont significatifs et utiles, car ils permettent de donner un retour d’information fréquent et précis aux élèves, en leur donnant des pistes concrètes pour améliorer leurs connaissances et leurs compétences à l’avenir.
La psychologie cognitive montre que les évaluations formatives sont l’un des outils les plus efficaces pour améliorer la rétention et la consolidation des connaissances. Les dimensions de la récupération et de la rétroaction s’additionnent pour soutenir l’apprentissage.
Les enjeux de l’évaluation formative restent peu élevés tant que l’élève les prend en compte et agit en fonction de la rétroaction.
Lorsque l’enseignant et ses élèves s’alignent sur les enjeux partagés de l’évaluation formative et que les élèves les prennent au sérieux en tant qu’attentes élevées, c’est bénéfique à moyen terme. Cela a comme pour effet de diminuer les enjeux sur l’évaluation sommative. L’évaluation sommative devient presque une formalité pour l’enseignant et ses élèves lorsque ceux-ci ont été préparés correctement par le processus formatif.
Lorsque les enjeux ne sont pas partagés entre l’évaluation formative et l’évaluaton sommative, et pas non plus entre l’enseignant et ses élèves, l’issue de l’évaluation formative devient plus incertaine et le niveau de ses enjeux augmente.
Dans une logique similaire à l’évaluation formative, les tests standardisés et les processus d’évaluation externes peuvent venir soutenir les apprentissages en créant des attentes bien définies.
La recherche montre que les systèmes de responsabilisation qui utilisent des tests standardisés pour comparer les résultats entre les écoles et les élèves produisent de meilleurs résultats pour les élèves. Ces systèmes ont tendance à avoir des implications conséquentes et à produire des résultats plus élevés pour les élèves que ceux qui ne font que rapporter les résultats des tests standardisés.