Absence de consensus sur l’usage combiné des notes et des commentaires dans un cadre d’évaluation formative
Selon les tenants de l’évaluation formative, strictement distincte de l’évaluation sommative, celles-ci ne doivent jamais être notées et ne doivent comporter que des commentaires.
L’idée est que la présence de notes amène les élèves à ne pas tenir suffisamment compte de la rétroaction pour améliorer leurs apprentissages. La facilité d’accès aux notes peut expliquer la faible utilisation du retour d’information.
Selon ceux qui se placent dans le cadre d’un continuum entre évaluation formative et sommative comme dans certaines écoles, les résultats des évaluations formatives sont inclus dans le processus d’établissement des notes. Certaines écoles intègrent un certain pourcentage de notes issues des évaluations formatives (assimilable à de l’évaluation formative au sein des résultats des évaluations sommatives assimilables à des examens).
Le débat sur les notes par rapport aux commentaires s’étend également aux évaluations sommatives :
La plupart des enseignants pensent que les évaluations sommatives sont spécifiquement conçues pour attribuer des notes afin de certifier la compétence des élèves et de rendre compte de leurs progrès d’apprentissage.
D’autres enseignants soutiennent que les notes ont des conséquences si négatives qu’elles devraient être éliminées des évaluations sommatives, laissant les commentaires comme seule forme de rétroaction que les élèves reçoivent sur leur apprentissage. Dans ce cas-ci, le retour d’information est purement qualitatif même si un seul de réussite nécessite d’être défini.
Comme de nombreuses questions en éducation, la vérité n’est pas aussi tranchée que certains le suggèrent. La recherche sur cette question est complexe et nuancée.
Une dimension importante à prendre en compte est celle de l’usage de pratiques de rétroaction efficaces susceptibles de profiter aux élèves. Il s’agit de s’assurer que les commentaires soient effectivement pris en compte par les élèves dans leurs actions, qu’ils soient accompagnés de notes ou non.
Une solution intermédiaire testée par Küpper-Tetzel et Gardner (2021) consiste à retarder la délivrance des notes en faveur de celle d’un retour d’information immédiat. Des étudiants universitaires en psychologie n’ont reçu dans un premier temps que les commentaires et les notes correspondantes ne leur ont été délivrées que plus tard. Cette démarche a mené à de meilleures performances ultérieures et a amélioré l’engagement face à la rétroaction.