Adapter les conséquences d’une perturbation en fonction des antécédents ou d’effets de contexte ignorés
Il peut arriver que sous le choc de l’émotion, par manque de recul ou tout simplement en suivant les directives, à la suite d’une perturbation, nous ayons attribué une conséquence à un élève qui parait ensuite disproportionnée.
Différentes informations contextuelles que nous ignorions à propos de l’élève [contexte familial, autres évènements dans le cadre de l’école, etc.] nous sont communiquées par la suite par des collègues, par les parents ou par d’autres élèves. Ces informations influencent des paramètres et forment des antécédents qui sont susceptibles d’avoir facilité le déclencheur d’un comportement perturbateur. En toute logique, ils sont susceptibles d’atténuer pour une part sa responsabilité.
De plus, les conséquences établies semblent inadéquates et peu propices à améliorer le comportement ultérieur dans le cadre du contexte tel que nous le comprenons actuellement. Ce nouveau diagnostic que nous sommes amenés à poser peut nous amener à souhaiter revoir la sanction.
Pour le faire, il importe d’être pleinement explicite pour que la démarche ne ressemble pas à de l’indécision, à de l’incohérence ou à du favoritisme. Nous allons expliquer à l’élève concerné que nous estimons avoir été trop sévères et inéquitables en rapport avec le nouvel éclairage dont nous disposons pour sa situation. Il s’agit d’être franc et clair vis-à-vis de l’élève concerné afin que cela ne devienne pas un précédent ou une excuse pour lui.
Une communication brève peut de même être communiquée aux autres élèves, sans entrer dans le détail et avec la volonté d’indiquer que la démarche ne change rien aux règles générales et à leur application.
La sanction peut alors être ajustée de manière à réellement répondre à la nature de la situation et à soutenir l’amélioration du comportement de l’élève. Si la sanction est fortement allégée, il faut toutefois marquer le fait qu’une amélioration du comportement concerné est absolument requise pour la suite et qu’un suivi sera pleinement assuré en cas de nouveaux faits.
Il est beaucoup plus productif, en phase avec une démarche éducative, d’admettre que notre décision à un moment donné n’était pas suffisamment éclairée. Ce serait une erreur de simplement laisser tomber le suivi d’une conséquence sans explications ou de le poursuivre malgré tout alors qu’elle ne tient pas compte de la réalité des faits. L’enjeu est d’aboutir progressivement à une amélioration générale de la situation et à son maintien. La sanction est un moyen, nécessaire, mais pas principal dans un contexte d’enseignement explicite de compétences sociales et du développement de l’autorégulation du comportement. Elle doit être un outil de rétroaction proportionné.