Concevoir des questions d'élaboration pour soutenir l'apprentissage en enseignement explicite
Le principal danger dans la conception de questions, lors de la vérification de la compréhension en enseignement explicite, est la malédiction de la connaissance. Généralement, nous élaborons la question au départ de leur réponse. Nous connaissons la réponse que nous voulons obtenir de manière très claire. Nous construisons alors une question qui va y mener.
Le problème c’est que nous construisons la question à l’envers. Nous risquons d’être biaisés par l’évidence de la réponse. Nous courrons le risque de ne pas être assez précis dans ce que nous demandons aux élèves. Cela aboutit à des questions à la fois trop vagues et trop ouvertes. Dans notre tête, elles sont évidentes et précises. Elles ne le seront pas pour nos élèves qui risquent de les trouver énigmatiques.
En procédant de la sorte, nous n’offrons pas aux élèves les meilleures conditions pour construire la réponse attendue.
Forcément, les réponses de nos élèves seront plus imprécises que ce que nous espérions. Nous allons nous épuiser à leur offrir une rétroaction et un suivi postérieur tous deux importants pour orienter leurs réponses.
En réalité, nous allons avant tout combler les imprécisions du questionnement par cette rétroaction. Dans l’ensemble, cette façon de procéder ralentit la réflexion et la récupération des élèves et par là leurs apprentissages. D’autant plus que nous allons devoir donner beaucoup de rétroaction, ce qui n’est pas favorable au développement de leur sentiment d’efficacité dans notre matière.
En réfléchissant mieux aux questions, nous devons mettre en évidence la réflexion des élèves. Ce n’est qu’en la révélant que nous pouvons l’orienter plus efficacement.
Fonder les questions sur des démarches d’élaboration de la part des élèves nous permet d’améliorer en retour la qualité de notre rétroaction et de notre suivi. Par conséquent, nos élèves peuvent apprendre plus.
Nous devons amener les élèves à expliquer leurs démarches et à justifier leur raisonnement, ainsi ces questions permettent de soutenir les apprentissages.