Concevoir l’évaluation comme une passerelle entre enseignement et apprentissage
Nous devons voir l’évaluation, quand elle remplit une fonction sommative et encore plus quand elle est formative, comme une passerelle entre l’enseignement et l’apprentissage.
Cette vision est d’autant plus cruciale que l’évaluation peut avoir un impact positif puisant sur l’apprentissage en tant que pratique de récupération et en tant que soutien à l’autorégulation. Elle permet de vérifier que l’apprentissage est là, à un moment donné, par une mesure de la performance tout en le renforçant. Elle permet également d’identifier ce sur quoi des efforts sont encore nécessaires par la rétroaction.
Dans cette optique, mesurer la performance à différents moments dans le temps, dans une perspective constructive, permet de se faire une idée de la progression des apprentissages en cours.
Cette métaphore de l’évaluation comme d’une passerelle entre enseignement et apprentissage permet de réfléchir à une intégration intelligente des principes issus de la science de l’apprentissage et de la science de l’évaluation. Ces divers principes nous offrent des repères et nous permettent de nous assurer que nous construisons bien des apprentissages durables et en profondeur chez nos élèves.
Une double piste de mise en œuvre semble particulièrement pertinente :
Des quiz récapitulatifs, au début de chaque cours.
Des évaluations régulières et cumulatives :
Si le nombre d’heures de cours hebdomadaires est suffisamment important, les dimensions formatives et sommatives peuvent être distinguées : des évaluations formatives régulières et cumulatives mènent à une évaluation sommative récapitulative sur un contenu délimité.
Si le nombre d’heures de cours hebdomadaires est plus faible ou si le cours s’y prête mieux, les dimensions formatives et sommatives peuvent être associées dans la logique de la note constructive.
Cette double piste présente des avantages précieux :
D’avoir un coût d’opportunité faible.
D’avoir un impact important sur l’apprentissage des élèves.
De pouvoir être mise en œuvre aisément
D’être indépendante du numérique
D’être validée par la recherche.
Le premier élément de validité commun aux trois approches est l’effet test qui possède un impact positif puissant sur le soutien à la mémorisation et contre l’oubli.
Le second élément de validité est que l’évaluation doit être cumulative et revenir sur les contenus enseignés et déjà évalués antérieurement pour établir un apprentissage durable, et non une simple performance volatile et sensible à l’oubli. Nous devons poser des conditions qui empêchent les élèves de privilégier le bachotage.
L’évaluation, en veillant à ce que les élèves récupèrent ce qu’ils apprennent et approfondissent ensuite leurs points faibles, de manière distribuée dans le temps, contribue à développer un apprentissage profond et durable.
Une idée générale est que les ressources d’évaluation doivent être renouvelables, reproductibles, durables, évolutives, pérennes et à long terme. Un enseignant possède une base de questions, qu’il partage avec ses collègues, enrichie au fur et à mesure, et dans laquelle il peut puiser.