Croire dans la réussite des élèves
Un premier constat de départ vient de l’enseignant qui fait preuve d’une empathie palpable dans le cadre de ses pratiques professionnelles. Il devient susceptible d’avoir un impact plus élevé, sur l’apprentissage et la réussite de certains de ses élèves. Pour un professeur principal/titulaire, cet effet est susceptible de s’étendre au-delà de son cours.
L’adolescence est une période de changements multiples et de perte de repères. Ces derniers sont susceptibles de se traduire en un mal-être. Une des conséquences peut être la perte d’une projection à long terme et même à moyen terme. Certains élèves peuvent limiter leur engagement scolaire à une perspective journalière. Ils se comportent et travaillent alors au jour le jour, négligeant toute planification à long terme.
Cet état d’esprit peut se traduire par une diminution des investissements librement consentis en matière de travail scolaire et par une désensibilisation face à des échecs répétés. Tout ceci est susceptible de s’enliser dans une spirale inéluctable, qu’il vaut mieux tâcher d’enrayer. En effet, si elle ne mène pas nécessairement à l’échec, cette spirale peut toutefois avoir des conséquences en matière d’orientation scolaire et favoriser des choix par défaut ou négatifs.
Le temps et les ressources de l’enseignant sont limités. De plus, une classe peut compter de 25 à 30 élèves. L’impact de l’enseignant risque d’être dilué. C’est d’autant plus le cas s’il n’utilise pas de stratégies efficaces. Il existe un deuxième point de vue logique, dans la logique d’une approche de type réponse à l’intervention. Il est sans doute profitable de réserver une part de nos ressources aux élèves présentant un risque d’échec accru.
(source : PRÉCA)
1) Délivrer une rétroaction qui guide les élèves dans leurs apprentissage
2) Enseigner explicitement des stratégies d’apprentissage efficaces
Nous devons former nos élèves aux stratégies cognitives efficaces, liées à la mémorisation, comme les a mises en avant la science de l’apprentissage. Nous devons les inclure dans la pratique même de l’enseignement. Ainsi, nous encadrons leur pratique, nous leur montrons et nous leur permettons d’en éprouver l’efficacité, afin de les convaincre de les adopter. Cela permet de faire émerger chez les élèves la responsabilité de les adopter.
L’enseignant forme aux stratégies efficaces de manière explicite ce qui assure que les élèves seront à même de les mobiliser. L’enseignent veille à développer chez ses élèves un sentiment d’association entre travail sérieux et stratégies efficaces.
Ces stratégies peuvent recouvrir l’utilisation et la création de flashcards, la pratique de l’auto-explication et de l’auto-évaluation, la pratique distribuée, l’entremêlement, l’association entre images et mots, la planification, la technique Pomodoro, etc.
3) Exprimer des attentes élevées, fournir du soutien et responsabiliser ses élèves
Le fait de croire qu’un élève est incapable de réussir engendre chez l’enseignant une attitude, des interactions et des comportements favorisant souvent malgré lui l’échec de l’élève en question. Ainsi, porter un jugement hâtif sur les capacités intellectuelles d’un élève est une attitude qu’il faut absolument éviter. L’impact négatif sur le rendement ultérieur de l’élève serait bien réel.
L’inverse est aussi vrai : le fait de croire qu’un élève est capable de réussir engendre chez l’enseignant une attitude, des interactions et des comportements favorisant la réussite de l’élève en question.
L’implication de ces phénomènes est qu’il est important d’entretenir des attentes élevées envers tous nos élèves. Ce mécanisme est particulièrement utile à mettre en œuvre face à des élèves perturbateurs ou difficiles. Exprimer des attentes élevées s’accompagne du soutien de l’enseignant et de la responsabilité de l’élève d’y répondre.