De la pratique autonome à la pratique distribuée en enseignement explicite
L’enseignement se planifie dans la durée et dans la continuité. Le fait de traduire l’objectif pédagogique sous forme de défi, de vérifier les préalables et de procéder à un modelage imbriqué dans une pratique guidée fait sens. L’idée d’une pratique autonome délimitée en un bloc isolé et d’une objectivation en fin d’heure comme clôture délimitée n’a par contre, pas de sens.
La performance ne suffit pas à garantir l’apprentissage. Toutefois, l’absence de performance permet d’établir qu’il n’y a pas d’apprentissage. Dès lors, il est important de respecter les conditions de la performance qui permettent de supporter l’apprentissage.
La pratique autonome est conçue pour faciliter le développement d’apprentissages durables et approfondis. Elle vient s’imbriquer dans une pratique de récupération distribuée dans le temps, conjuguant entremêlement et espacement. Une pratique distribuée permet d’activer de formes de pratiques génératives comme l’élaboration, l’entraînement à la discrimination, différentes formes d’évaluation formative ou de découverte guidée lorsque la maîtrise est éprouvée.
Ce sont, la consolidation et la reconsolidation qui représentent les réels signes d’un apprentissage pour lequel nous devons récolter régulièrement des preuves au fil du temps. Une séquence d’enseignement explicite autour d’un objectif d’apprentissage peut prendre un quart d’heure ou dix heures de cours en fonction de sa complexité. Il marque le début de l’apprentissage, mais ce dernier s’il est évalué d’une manière ponctuelle lors d’un examen est un processus continu et fluctuant sans réelle terminaison. La pratique distribuée permet de maintenir, enrichir et approfondir les apprentissages au fil du temps.