Définir des attentes claires en gestion de classe
Dans la démarche, un premier temps doit être consacré à la relecture de la politique générale de l’établissement scolaire en lien avec la gestion du comportement attendue. Celle-ci peut être plus ou moins détaillée.
Dans le cadre d’une école mettant en œuvre le soutien au comportement positif, ces questions ont été complètement analysées et détaillées. L’enseignant possède une base de travail claire et précise à s’approprier pour exercer son jugement professionnel et faire preuve de tact pédagogique.
Avant le début de l’année scolaire, l’enseignant doit se préparer minutieusement :
Il définit et intègre personnellement dans sa pratique les règles, les routines, les procédures qu’il veut voir adopter par ses élèves. Elles constituent les normes de conduite attendues de la part de l’enseignant pour tous ses élèves.
Il prépare l’enseignement explicite de règles, des routines et de procédures dans la classe, qui est une dimension essentielle d’une gestion de classe efficace.
Il prépare le suivi de leur mise en œuvre : stratégies de mise en œuvre, renforcement et rétroaction, protocoles d’intervention en cas de non-respect.
L’intérêt de la définition d’un cadre :
Il est risqué de supposer que de nouveaux élèves connaissent déjà ou comprennent intuitivement ce qu’un enseignant souhaite concernant leur comportement. Cela reste vrai, peu importe leur âge ou leurs expériences scolaires préalables.
Nous voulons éviter de les voir procéder par essai/erreur. À défaut d’une proactivité de l’enseignant sur ces sujets, les élèves prendront des libertés avec leurs comportements jusqu’à ce qu’il précise quelles sont ses attentes comportementales.
L’enseignant connait le contexte dans lequel son cours peut être le plus profitable pour soutenir l’apprentissage de ses élèves et toute négociation sur ce cadre peut avoir un coût en matière d’efficacité globale.
Il est vrai qu’individuellement, les élèves pensent savoir comment se comporter de manière appropriée en classe et qu’ils peuvent avoir des attentes à ce propos. Toutefois, ce n’est pas la même chose que de connaitre les exigences du cours et ce que l’enseignant qu’ils ont en face d’eux attend exactement comme engagement de leur part.
De plus, tous les élèves n’ont pas la même définition en ce qui concerne les limites acceptables et souhaitables liées au comportement adéquat en classe. Des règles déterminées collectivement ne rencontreraient pas non plus les attentes de tous les élèves.
La préparation des attentes comportementales dans le cadre d’un cours :
Cette stratégie consiste à créer ou rassembler des normes de conduite attendues dans la classe en vue d’assurer l’enseignement explicite des comportements appropriés chez nos élèves.
Il importe donc d’y avoir pensé avant si elles ne sont pas déterminées à l’échelle de l’école. Il importe dans tous les cas de définir un ensemble d’attentes claires sur les aspects principaux du comportement qui sont indispensables à un bon déroulement du cours.
Nous devons d’éviter toute ambiguïté, toute zone grise qui laisse libre cours à une interprétation individuelle et à des contestations ultérieures. Nous devons être concrets et précis dans nos explications.
Quelques exemples d’attentes :
La démarche recouvre notamment la façon de gérer le début et la fin des cours, les transitions entre deux activités, comment poser une question ou rendre un travail, tout doit avoir été explicité ou enseigné.
Par exemple, une stratégie très utile est de définir dans le contexte de chaque cours une activité à laquelle les élèves doivent s’engager dès qu’ils entrent dans la classe :
Il peut s’agir de prendre un livre ou cahier particulier, démarrer un quiz affiché sur le tableau, rester debout et silencieux en attendant l’autorisation de s’asseoir, etc.
L’idée est que cette activité soit utilisée à chaque entrée de cours ou presque pour qu’elle devienne automatisée.
L’effet recherché par l’enseignant est de couper court aux conversations qui étaient en cours dans la cour de récréation et dans les couloirs juste avant l’entrée en classe.
Sans cela, des conversations se prolongent quelques instants et s’achèvent en début de cours, ce qui se traduit par une perte de temps et la prise de mauvaises habitudes par les élèves.
Comment communiquer :
Nos attentes doivent être clairement communiquées par plusieurs biais : oralement, par écrit et principalement par un enseignement explicite des comportements.
S’il en a la possibilité, l’enseignant peut résumer ces éléments sur une affiche qu’il disposera bien à la vue en classe.
Ces attentes peuvent être directement incluses dans le document d’intentions pédagogiques distribué au début de l’année scolaire.
Notre objectif est de faire comprendre par plusieurs biais qu’il y a des règles dans la classe et des comportements attendus. Le fait de revoir l’affiche par exemple ou de revenir sur le document d’intentions pédagogiques va avoir une fonction de rappel pour l’élève, ce qui peut nous éviter le besoin de distribuer certaines rétroactions.
Assurer la vigilance, la rétroaction et prévoir des conséquences :
Il ne suffit pas de formaliser les règles et de les faire apprendre pour prévenir les problèmes de comportement.
L’enseignant doit être vigilant, offrir une rétroaction spécifique à ses élèves et soutenir leur progrès par la distribution de renforcement positif.
L’enseignant informe également ses élèves des conséquences de manquements.
L’enseignant supervise l’adoption des attentes comportementales. Il applique de manière cohérente les conséquences de la violation d’une règle donnée et cela dès la première occurrence.