Dépasser des conceptions erronées sur l’apprentissage
Pour guider leurs choix pédagogiques et la structuration de leurs enseignements, les enseignants ont besoin de pouvoir s’appuyer sur un modèle psychologique de l’élève comme l’explique Daniel T. Willingham.
Nous pouvons partir du postulat qu’en tant qu’enseignants, plus nous en savons sur l’apprentissage et son fonctionnement, tels que décrits par les sciences cognitives, plus nous avons de chances de parvenir à aider nos élèves dans ce processus.
Sans une bonne compréhension des mécanismes sous-jacents de la cognition, notre pratique restera limitée par l’intuition, l’imitation, les essais et erreurs ou l’innovation tâtonnante de démarches à l’aveugle.
À côté de cela, nous avons également besoin de connaissances sur les paramètres qui guident et influencent le comportement et la motivation de nos élèves.
Des failles dans ce modèle induisent des faiblesses dans l’enseignement prodigué. L’association Deans for Impact en a pointé quelques-unes dans une étude sur des futurs enseignants (2020) :
Il peut s’agir de croyances en lien avec les styles d’apprentissage visuel, kinesthésique ou auditif.
Les élèves apprendraient mieux lorsqu’ils ne savent pas qu’ils apprennent, par conséquent, une activité gagne à être plus amusante et plus engageante.
Il peut s’agir d’intuitions personnelles sans bases psychologiques :
Côté pratique de la tâche plus simple à mettre en œuvre en classe
Sentiment d’un apprentissage plus aisé et assuré lorsque c’est facile.
Évitement de tâches pouvant susciter l’ennui et le désengagement par leurs exigences de réflexion.
La conviction qu’il faut laisser les élèves découvrir par eux-mêmes en fonction de leurs envies.
L’idée que les élèves vont systématiquement produire des réponses plus significatives sous forme de tableaux ou de cartes mentales, que sous forme de paragraphes ou d’un texte structuré.
De toute bonne foi, des enseignants, en s’appuyant sur de telles conceptions erronées ou malentendus pédagogiques, sont susceptibles de mettre en place des processus d’enseignements sous-optimaux.
Mythes et malentendus éducatifs imprègnent en effet régulièrement la profession d’enseignant. Le défi d’une formation des enseignants à la science de l’apprentissage est de résoudre ces failles.