Échapper aux constats et offrir des pistes d’amélioration grâce à la rétroaction
Pour offrir réellement des pistes d’amélioration, la rétroaction :
Être formative et non post-mortem :
L’élève a de réelles perspectives de progrès qui lui permettront d’améliorer ses résultats.
Guider l’apprentissage autonome et ne pas se substituer à l’enseignement :
Le but est de suppléer aux difficultés d’apprentissage et non aux déficiences éventuelles de l’enseignement.
Offrir des pistes concrètes et ne pas être un simple renforcement :
Sa mise en œuvre démarre en classe et se poursuit en autonomie
D’une rétroaction post-mortem à une rétroaction formative
L’importance, l’impact et la place prise par la rétroaction dans l’enseignement vont dépendre des approches pédagogiques privilégiées par l’enseignant et de sa situation dans un continuum vers la responsabilisation des apprentissages :
Lorsqu’elle est située à la fin de ce continuum, il existe une distinction claire entre l’instruction et le retour d’information.
La rétroaction arrive au terme des apprentissages après une évaluation sommative. Elle fonctionne avant tout comme un verdict et un constat post-mortem.
L’enseignant justifie le résultat de l’élève pour une note qu’il ne peut améliorer dans la situation actuelle.
Son utilité est faible et au-delà de sa dimension de commentaire, sa nature réelle de rétroaction peut être questionnée.
Lorsqu’il s’intègre pleinement dès le début de ce continuum, le retour d’information peut se retrouver finement amalgamé aux pratiques d’enseignement et de soutien à l’apprentissage :
C’est cette dimension que proposent la vérification de la compréhension en enseignement explicite, le modèle de l’évaluation formative ou la pratique de récupération.
La rétroaction est profondément formative dans le sens où elle permet à l’enseignant d’adapter son enseignement et à l’élève d’être guidé dans la poursuite de son apprentissage autonome.
Dans cette perspective, la rétraction agit directement dans la perspective d’un enseignement adaptatif. Lorsqu’elle est bien conçue, son impact est élevé sur l’apprentissage des élèves.
L’objet de la rétroaction
La rétroaction peut actionner :
Des processus affectifs, tels que des efforts, de la motivation ou un engagement accru
Des processus cognitifs : approfondir la compréhension, vérifier les réponses, corriger des erreurs, donner des pistes, des indices, adopter de nouvelles stratégies cognitives
Des processus métacognitifs tels que l’analyse de la qualité de la mise en œuvre ou la réflexion sur la pertinence des stratégies employées.
Pour qu’il soit efficace, le retour d’information doit répondre à un contexte d’apprentissage. Il est le plus efficace lorsqu’il permet de corriger des interprétations erronées, et non pas tenter de combler un manque total de compréhension qui lui nécessite un nouvel enseignement. Il offre des pistes concrètes d’amélioration et n’est pas un simple constat. L’élève devrait pouvoir répondre aux pistes offertes par un apprentissage autonome ou dans sa pratique en classe. La mise en œuvre de la rétroaction ne doit pas dépendre d’un nouvel enseignement, car des difficultés de cet ordre doivent être anticipées dans le cadre d’un processus d’enseignement explicite.
La rétroaction n’est pas un renforcement ou une punition
Le retour d’information ne se réduit pas à un renforcement tel que décrit dans le cadre du béhaviorisme.
Il peut être accepté, modifié ou rejeté, car il induit un traitement cognitif. Il n’est pas seulement donné, mais il peut également être recherché par les élèves ou autogénéré.
Comme l’indiquent Hattie & Timperley (2007), les tailles d’effet rapportées dans les méta-analyses de retour d’information montrent une variabilité considérable, ce qui indique que certains types de retours d’information sont plus efficaces que d’autres.
Les études présentant les tailles d’effet les plus élevées impliquent que les élèves reçoivent un retour d’information sur une tâche et sur la manière de l’accomplir plus efficacement, et s’engagent dans son traitement.
Les tailles d’effet plus faibles étaient liées aux éloges, aux récompenses et aux punitions.