Éléments de la phase de préparation en enseignement explicite
Lors de la phase d’interaction en enseignement explicite (I), l’enseignant met en œuvre, en classe, ce qu’il a précédemment conçu lors la phase de préparation (P). Pour ce faire, il mobilise toute une panoplie de stratégies générales efficaces (et de microstratégies sélectionnées à l’intérieur de celles-ci), qu’il adapte et affine en fonction de son contexte.
Nous pouvons mettre en évidence :
Un accent mis sur le fait d’enseigner avec clarté, en utilisant un langage limpide, économe et précis, tout en combinant les modalités verbales et visuelles.
La réactivation des connaissances préalables :
Lorsque dans son cours l’enseignant souhaite introduire un nouvel élément de contenu, il s’assure de la réactivation auprès de ses élèves des savoirs et savoir-faire qui en sont des prérequis.
Dans cette optique, il réalise préalablement une évaluation diagnostique. En fonction du retour d’information obtenu, il décide d’aller de l’avant, de procéder à un nouvel enseignement de certains éléments en classe ou de fournir du soutien à quelques élèves pour les aider à combler leurs manques éventuels.
L’objet de cette démarche de réactivation des connaissances antérieures est de les renforcer et de les rendre aisément disponibles en mémoire de travail. L’enjeu est de faciliter ensuite chez ses élèves, le traitement et l’intégration de nouveaux éléments de connaissance propres au nouvel enseignement.
Le déroulement du cours en classe qui répond à trois aspects caractéristiques d’une pratique efficace définis par Anita Archer (2019) :
Une pratique délibérée :
Les élèves pratiquent dans un but défini grâce à un objectif d’apprentissage partagé sous forme et explicité par l’enseignant en l’accompagnant de l’expression d’attentes élevées.
L’apprentissage guidé fait sens et se connecte aux connaissances antérieures réactivées des élèves.
Une pratique distribuée dans le temps :
L’élève a de multiples occasions d’exercer, espacées dans le temps à des intervalles de plus en plus éloignés, ce qui est favorable au développement d’un apprentissage durable.
Une pratique de récupération :
Des échanges ont lieu entre la mémoire à long terme et la mémoire de travail, ce qui induit des difficultés désirables favorables à un apprentissage en profondeur.
La vérification de la compréhension qui est un ingrédient fondamental en enseignement explicite :
L’idée générale derrière la vérification de la compréhension est qu’on ne peut pas voir l’apprentissage en cours de formation chez les élèves.
Nous pouvons toutefois rechercher des indices de cet apprentissage en cours en posant des questions ciblées aux élèves en en analysant leurs réponses.
La rétroaction permise par la vérification de la compréhension est essentielle pour piloter l’enseignement et guider les élèves.
Un cours en enseignement explicite comporte trois moments clés codifiés : l’ouverture, la conduite et la clôture qui comprend l'objectivation des apprentissages.
Lors de l’ouverture du cours, l’enseignant capte l’attention de tous les élèves, présente l’objectif, justifie l’intérêt de celui-ci. Il peut résumer le contenu de la leçon et en donner le plan. De même, il active les connaissances préalables.
L’enseignant passe alors à la conduite du cours. Lors de l’enseignement d’une compétence ou d’une stratégie basée sur des concepts et sur des règles, la structure de la leçon comprend généralement trois phases :
Le modelage, durant lequel l’enseignant montre aux élèves comment exécuter l’habileté après avoir enseigné les concepts et les règles.
La pratique guidée, durant laquelle l’enseignant guide les élèves dans l’exécution de l’habileté.
La pratique autonome, durant laquelle les élèves exécutent la compétence sans l’aide de l’enseignant qui circule et fournit du soutien si nécessaire.
Ces trois phases peuvent être résumées selon le principe du « je fais, nous faisons, tu fais » ou « I do, we do, you do ».