Établir une synergie entre les fonctions sommative et formative de l'évaluation
Dans la réalité concrète des classes, il peut et doit y avoir une synergie entre évaluation sommative et formative. Le temps n’est pas extensible et il s’agit de maximiser les apprentissages.
Cette action coordonnée des fonctions formative et sommative vient du fait qu’elles concourent totes deux à la maitrise des objectifs d’apprentissage dans le cadre d’un alignement curriculaire.
Dans la mesure où des apprentissages durables sont visés, un continuum entre évaluation formative et évaluation sommative s’impose. Dans le cours du processus d’enseignement, il s’agit autant :
De documenter les performances et leur progression pour en établir la maîtrise et un apprentissage durable
De déterminer ce qu’il s’agit de faire ensuite pour combler les écarts détectés de performance et d’apprentissage.
En ce sens, les notions de note constructive et de rétroaction formative vont de pair. Elles sont imbriquées et définissent un parcours. Elles le rendent adaptable en fonction des difficultés rencontrées par les élèves. Des liens de renforcement mutuel peuvent être établis dans le processus d’évaluation :
La fonction formative informelle :
Par le biais des processus de vérification de la compréhension en classe, permet un enseignement adaptatif.
Par le biais d’opportunité de récupération (quiz, devoirs, pratique autonome distribuée et entremêlée), permet d’œuvrer à la consolidation des connaissances.
La fonction formative formelle offre une vision plus globale sur l'apprentissage, et permet de préparer la fonction sommative.
Des évaluations à portée sommative peuvent garder une fonction formative aussi longtemps que les contenus seront évalués à nouveau et que les résultats obtenus ne sont pas définitifs.
Si une telle imbrication entre les fonctions formative et sommative doit être considérée comme saine et naturelle, pour autant elle n’est pas simple à concevoir. Cette conception dépend de la matière, du temps disponible et des caractéristiques des élèves. Elle doit se concevoir comme un objet de travail collaboratif entre enseignants d’une même discipline.
Pour surmonter toute tension possible entre le formatif et le sommatif, il faut prêter attention à trois éléments :
Les enseignants doivent être rendus responsables uniquement des déterminants de leur travail sur lesquels ils ont un contrôle. Si des principes communs et un cadre général sont nécessaires à l’échelle d’une école, une souplesse doit exister dans leur mise en œuvre contextuelle et cohérente au sein d’une matière. Il existe en effet de multiples manières de mettre en œuvre la fonction formative.
Les instruments d’évaluation utilisés à des fins sommatives devraient eux-mêmes être conçus de manière à favoriser l’apprentissage. Autant que possible, ils devraient pouvoir remplir une fonction formative tant qu’il ne s’agit pas de la dernière évaluation sur des contenus donnés. Dans tous les cas, ils ne devraient pas être conçus d’une manière susceptible de nuire à l’apprentissage. Ils doivent répondre à une logique d’évaluation soutien d’apprentissage et non à celle d’une évaluation sanction. Un élève doit pouvoir améliorer ses résultats jusqu’à la dernière évaluation sur des contenus donnés.
Les enseignants doivent assumer la responsabilité de servir des objectifs sommatifs formels. Ils doivent jouer un rôle actif dans l’exercice de cette responsabilité et ces démarches doivent se faire de manière collaborative dans chaque matière donnée. L’alignement curriculaire doit également exister entre les différents enseignants qui donnent un même cours.