Être en point de mire pour exercer sa vigilance
’enseignant ne peut se déplacer en permanence au sein de la classe. À certains moments, lorsqu’il délivre des consignes, offre un modelage, assure une pratique guidée ou s’engage dans un dialogue formatif, il va s’arrêter. Il peut rester au même endroit quelques minutes avant de se remettre à se déplacer dans la classe. Tandis qu’il reste à un endroit, il continuera à exercer sa vigilance grâce au balayage visuel.
L’endroit où nous nous tenons lorsque nous balayons la classe du regard affectera grandement la fraction de la salle que nous pouvons voir. Généralement, un coin de la classe est un endroit optimum pour ce genre d’opération. Nous sommes alors en point de mire avec une bonne visibilité des élèves.
Si nous balayons notre classe depuis l’avant, pour voir tous les élèves, nous devons balayer un champ d’environ 150 degrés. C’est un balayage large. Mais si nous nous rendons simplement dans un coin de la salle, nous pouvons voir tous les élèves en balayant un champ visuel de seulement 80 degrés. Ce que nous essayons alors de voir est maintenant beaucoup plus facile à observer.
Nous voulons envoyer comme message aux élèves que nous sommes conscients de ce qu’ils font en classe. Cela correspond à l’idée d’avoir des yeux tout autour de la tête. En pratique, nous nous entraînons à regarder minutieusement et régulièrement nos élèves, ce qui nous rend plus conscients de leurs engagements dans les activités d’apprentissage.
Nous développons des connaissances sur ce qui se passe en classe, ce qui nous donne des opportunités pour pouvoir influencer, dans le bon sens, le comportement des élèves, au service de leurs apprentissages.
Nous ne nous entraînons pas à regarder nos élèves pour les attraper en défaut. En fait, c’est plutôt le contraire. Nous regardons pour nous assurer que nous voyons qui a besoin de notre soutien, soit pour pouvoir mieux s’engager dans le contenu, soit pour contribuer aux échanges sur le contenu d’enseignement en classe.
En construisant ce que nous pouvons appeler un radar, nous sommes plus susceptibles de voir la classe de manière efficace. Peu à peu, nous devenons capables de repérer et d’anticiper des signes avant-coureurs de décrochage de l’attention chez certains élèves. De même, nous voyons l’éclair de lucidité d’un élève pour qui tout s’éclaire et se met à comprendre, nous pouvons alors lui demander d’expliciter sa pensée. Nous repérons également un élève plus hésitant et nous pouvons l’inciter à prendre un risque en levant la main pour poser une question, nous pouvons le soutenir et le guider pour approfondir sa compréhension.