Favoriser l’obtention de réponses collectives en classe
Le fait de sélectionner des élèves pour répondre aux questions de manière aléatoire augmente le niveau d’engagement de l’ensemble de la classe, et élargit également les informations dont dispose l’enseignant sur les progrès de sa classe.
Cependant, le fait de n’interroger qu’un seul élève risque de frustrer de nombreux élèves qui souhaiteraient également partager leurs réponses.
De plus, en interrogeant qu’un seul élève, l’enseignant n’obtient toujours que des informations provenant d’un petit nombre d’élèves. Certaines incompréhensions ne sont pas révélées d’emblée. Afin d’élargir la base d’informations, nous pouvons opter pour des systèmes de réponse collectifs dans lesquels chaque élève est appelé à répondre simultanément.
Avec ce type de fonctionnement, les élèves sont moins confrontés au fait d’être interrogés par l’enseignant. Ils ont moins l’impression d’être seuls à ne pas avoir pu y répondre ou à avoir cette réponse-là. Il y aura statistiquement souvent plusieurs personnes qui auront la même réponse qu’eux et ils se sentiront moins isolés. Les élèves ne sont plus frustrés de ne pas pouvoir montrer leurs réponses, ils peuvent le faire chaque fois ce qui a un effet entrainant.
Le cas des questions binaires
Le système est aisé à mettre en scène par des questions binaires où la réponse est « oui » ou « non » :
L’enseignant pose une question et donne une proposition de réponse qui est soit bonne soit fausse. Il laisse ses élèves réfléchir quelques instants.
Plutôt que de demander à un élève de répondre, l’enseignant peut demander à toute la classe de répondre. Les élèves lèvent le pouce vers le haut si la réponse est correcte et ils le baissent s’ils pensent qu’elle est incorrecte.
Cette technique présente deux avantages évidents :
Le premier est que chaque élève est poussé à prendre position sur la question et à suivre. Il est immédiatement évident qu’un élève n’a pas exprimé son opinion.
La deuxième est que l’enseignant a une bonne idée du niveau de compréhension de la classe :
Si tout le monde répond correctement, l’enseignant peut passer rapidement à un autre sujet.
Si personne ne répond correctement, l’enseignant doit réexpliquer le sujet.
Si certains élèves ont répondu correctement et d’autres non, cela crée un moment propice à l’apprentissage. L’enseignant sait, dès le vote initial, qui a répondu correctement et qui ne l’a pas fait. Dès lors, il est en mesure d’orchestrer une discussion en classe beaucoup plus efficace. Il interroge alors plusieurs élèves :
L’enseignant peut prendre au hasard un élève qui a validé la réponse et lui demander : « Tu penses que c’est correct. Pourquoi ? »
L’enseignant se tourne vers un élève au hasard qui n’est pas d’accord et lui dit : « Tu as pensé que c’était incorrect. Pourquoi ? »
En fonction des réponses, une discussion formative peut se dérouler pour explorer et développer la compréhension des élèves.
Le cas des questions à choix multiples
Lorsqu’il y a plus deux réponses possibles, il y a un certain nombre de possibilités. Lorsque la variété des réponses est prévisible, l’enseignant peut utiliser des jeux de cartes en classe, avec par exemple les lettres A, B, C, D, E, etc., ou des cartons de couleurs ou une application de type Plickers. Il peut également simplement demander aux élèves de lever le nombre de doigts correspondant à la bonne réponse (A = 1, B = 2, C = 3…).
Le cas des réponses courtes
Lorsque la variété des réponses n’est pas prévisible, les enseignants peuvent utiliser des ardoises effaçables que les élèves peuvent utiliser pour indiquer leurs réponses. L’enseignant peut demander à tous ses élèves de montrer leurs réponses en même temps, il en sélectionne certaines à qui il demande un partage, ce qui peut démarrer un dialogue formatif.
Le cas des réponses longues
Dans le cas des réponses longues, l’enseignant peut demander à tous ses élèves de répondre par écrit. Il circule en classe, repère l’une ou l’autre réponse intéressante et les partage avec la classe avec l’aide d’un visualiseur.