Fréquence et distribution de l’évaluation formative
Le principal enseignement qui se dégage de la recherche sur l’évaluation formative concerne l’intervalle de temps entre l’obtention des preuves et leur utilisation pour améliorer l’enseignement. Plus il est court, plus l’impact probable sur l’apprentissage est important. Une fois qu’une difficulté a été détectée chez un certain nombre d’élèves, il est utile d’y remédier.
Les cycles moyens et longs sont à privilégier et constituent le cœur de la dynamique de l’évaluation formative.
Le cycle long de l’évaluation sommative
Le cycle long ne concerne pas réellement l’évaluation formative. Il appartient plus au domaine de l’évaluation sommative et gagne à se faire sur un cycle plus long correspondant à une base mensuelle ou plurimensuelle. Il correspond à des évaluations cumulatives ou à des examens qui reprennent une partie conséquente de matière et évaluent l’apprentissage réalisé par les élèves. Ces résultats se retrouvent ensuite sur les livrets et bulletins scolaires.
Cette forme d’évaluation correspond à l’utilisation de tests formels pour contrôler les résultats des élèves. Elle peut permettre de procéder à des ajustements pédagogiques plus globaux comme le fait de mettre en place un accompagnement plus spécialisés pour certains élèves.
De cette manière, les évaluations sommatives sont susceptibles d’améliorer les résultats ultérieurs, en jouant également sur la motivation, mais sauf exception, l’effet de la rétroaction qui en résulte est généralement faible sur l’apprentissage.
Le cycle moyen de l’évaluation formative à proprement parler
Le cycle moyen correspond aux évaluations formatives à proprement parler, au format papier crayon. Les élèves travaillent de manière autonome en classe en réalisant une production ou en répondant à des questions. L’enseignant récupère les copies et les analyse. Leur but est de diagnostiquer les difficultés des élèves.
Sa fréquence est dépendante du nombre d’heures par semaine pour la matière et de la nature des contenus.
Pour un cours qui comporte trois heures et plus par semaine, une évaluation formative à cycle moyen peut avoir lieu à un rythme d’une fois par semaine à une fois toutes les deux semaines. Pour les cours à moins de trois heures par semaine, un rythme plus adéquat pourrait être d’une fois toutes les deux semaines, voire trois semaines, mais pas au-delà. Une telle évaluation peut être relativement courte et ciblée et ne devrait pas mobiliser trop de temps au détriment de l’enseignement.
Il est utile d’impliquer davantage les élèves et de les responsabiliser dans leur propre évaluation afin qu’ils comprennent ce qu’ils doivent faire pour réussir d’une semaine à l’autre. Elle peut être une opportunité d’investir des pratiques d’évaluation par les pairs ou de rétroaction à la classe entière.
Elle a plus d’effet qu’une évaluation formative à cycle long et à une influence sur la suite de l’enseignement et sur le travail demandé aux élèves dans le cadre de leur apprentissage autonome.
Elle a intérêt à inclure une dimension cumulative et doit permettre également de préparer les élèves à une évaluation sommative. Elle peut être mobilisée dans le cadre d’un continuum entre évaluation formative et sommative tel que le modèle de la note constructive le propose.
Le cycle court de la vérification de la compréhension et de la pratique de récupération
Dans le cadre du cycle court, l’évaluation formative se conçoit à l’échelle de l’heure de cours et recouvre les dimensions de la vérification de la compréhension et de la pratique de récupération. L’enseignant propose un quiz en début de cours puis interroge ses élèves régulièrement tout au long du cours, ce qui lui permet de mettre en œuvre un enseignement purement adaptatif. Elle concerne 100 % des élèves et permet de soutenir leur engagement et leurs apprentissages.
Tout se passe en classe, l’enseignant ne récupère pas de copies d’élèves, mais peut circuler, observer leur travail ou utiliser des ardoises effaçables.