Intégrer différenciation et jugement comparatif dans un dispositif d’évaluation formative
Le modèle peut s’appliquer dans le cadre d’un cours qui présente un volume horaire d’au moins trois heures par semaine, réparties au minimum sur deux jours différents.
Dans ce cas de figure, l’enseignant décide d’organiser une évaluation courte, à fonction formative, systématiquement chaque semaine. La condition est que les élèves soient suffisamment responsabilisés par cette évaluation pour s’y investir pleinement.
L’idée est de stimuler l’engagement des élèves dans un processus de récupération espacée. Il est également d’offrir un retour d’information global à l’enseignant sur là où en sont ses élèves, tout en lui permettant de détecter ceux qui sont désinvestis ou présentent des difficultés particulières.
L’enjeu est de tester la maîtrise des élèves sur les apprentissages en cours. Par conséquent à partir du moment où les élèves participent et font le nécessaire, ils devraient être capables d’obtenir un bon résultat, ce qui est positif pour leur sentiment d’efficacité personnelle.
L’enseignant récupère les copies des élèves. Au lieu de passer un temps conséquent à noter et à corriger chaque question sur chaque copie, il les observe et les survole avec l’intention de les classer en trois catégories. L’enseignant considère et décide rapidement pour chaque élève si sa production est excellente, satisfaisante, ou ratée. Un corrigé sera ensuite éventuellement mis à disposition des élèves.
Cette démarche a pour enjeu de permettre à l’enseignant de ne pas passer trop de temps injustifié sur des copies sans valeur sommative. En procédant de la sortie, l’enseignant introduit une différenciation. Il distingue l’excellence, reconnait les efforts de ses élèves et met également en évidence le manque d’effort préoccupant de certains élèves.
Il obtient une photo rapide de sa classe sans s’épuiser en posant son jugement à la suite d’un simple balayage de la copie de l’élève. Certes, la précision n’est pas parfaite, mais elle n’a pas besoin de l’être. L’enseignant connait ses élèves et peut les situer rapidement vis-à-vis des objectifs d’apprentissage évalués. Il y aurait un rendement décroissant à perfectionner la précision d’autant qu’il n’y a à ce stade aucune finalité sommative.
Après ce premier tri, l’enseignant retourne voir les copies de la pile intermédiaire qui vont lui indiquer les points qui justifient un retour en classe complète et des occasions de pratique supplémentaires à donner aux élèves.
Finalement, il s’intéresse aux quelques copies ratées. Cette démarche permet à l’enseignant d’identifier les élèves qui ont des difficultés. Il peut alors diagnostiquer leurs besoins, réfléchir aux antécédents de leur situation et consacrer un temps utile à réfléchir à l’aide nécessaire à mettre en place pour les soutenir.
Nous sommes alors pleinement dans une démarche de différenciation. Le temps non utilisé à corriger des copies d’élèves pour qui tout va relativement bien peut être consacré aux élèves qui demandent plus d’attention experte sur leurs difficultés d’apprentissage.
Ces évaluations formatives hebdomadaires ont également un caractère cumulatif face à la matière en cours et mèneront à une évaluation sommative à terme. Elles sont utiles pour consolider les connaissances acquises de tous les élèves et les protéger de l’oubli. Elles permettent de détecter les points d’attention pour toute la classe et d’envisager une différenciation spécifique pour les élèves en difficulté qui est susceptible de prendre différentes formes.