La logique de construction de la note
Les impacts négatifs de la note, potentiels et avérés, ont été bien documentés par des générations de chercheur. En même temps, les systèmes éducatifs ne peuvent se passer de l’usage de la note, ce qui nous conduit à la recherche d’un consensus autour de bonnes pratiques liées à leur usage.
L’OECD (2012) fait le constat que l’évaluation scolaire se réduit le plus souvent à passer une épreuve aboutissant à une note.
Toutefois, de nombreux systèmes éducatifs ont tenté d’évoluer. Dans la sphère francophone, de multiples tentatives ont visé à remplacer les notes chiffrées par d’autres codes. Elles n’ont pas mené à des impacts et à des changements manifestes.
Souvent, la transition vers des bulletins où les points sont remplacés par des explications verbales crée plus de difficultés qu’elle n’apporte de solution. En effet, de nombreux parents ne possèdent pas les codes scolaires pour se rendre compte des résultats de leurs enfants lorsqu’ils sont verbalisés. Les parents restent attachés à la note, qui leur parle et envoie un message clair et gradué sur la réussite ou l’échec.
Les enseignants eux-mêmes rencontrent des défis face à ces tentatives de changements. Des écoles peuvent modifier leurs systèmes de notes. De multiples systèmes ont été explorés :
Des notes chiffrées sur 6, 10, 20, 100 ou même 1000.
Des systèmes de couleurs.
Des grilles liées à des critères de réussite
Des appréciations ou des commentaires
Des cotes alphabétiques : A, B, C, D, E, ou F
Etc.
Cependant, une large partie du corps enseignant a tendance à fonctionner de la même manière en transposant les nouveaux codes en chiffres (Kohn, 2011). Parallèlement, les élèves et leurs parents s’emploient à la traduction inverse en estimant à quelle note chiffrée un tel résultat correspondrait.
Le mode de communication de la note peut changer en apparence. Toutefois, la logique des notes tend à rester intacte de manière sous-jacente. Les mécanismes de la construction de la note doivent nous intéresser dans une logique d’amélioration du système, de même que le modèle sur lequel elle repose pour rendre compte des apprentissages.
Les enseignants ont une relation ambiguë avec la note. Ils sont chargés de l’apprentissage et de son évaluation. Ils se méfient d’autant plus des notes qu’ils ont des difficultés à s’en passer. L’utilisation des notes représente un pouvoir qui leur échappe en partie et une charge de travail et de responsabilités qui reposent sur leurs épaules.