La nébuleuse de l’apprentissage coopératif
Slavin (2011) a défini l’apprentissage coopératif comme une méthode d’enseignement dans laquelle les enseignants organisent les élèves en petits groupes, qui travaillent ensuite ensemble pour s’aider mutuellement à apprendre un contenu académique.
La plupart des enseignants considèrent l’apprentissage coopératif comme une stratégie utile pour promouvoir l’apprentissage et d’autres compétences sociales positives connexes chez leurs élèves.
Le consensus est si large que l’apprentissage coopératif est souvent présenté comme l’un des principaux thèmes qui devraient guider les réformes de l’éducation. Toutefois, il continue d’être utilisé de manière assez limitée dans la pratique.
Dans une de leurs revues, Johnson et Johnson (1989) ont rapporté des associations positives et moyennes entre l’interdépendance positive et la réussite scolaire (d = 0,64) et l’estime de soi (d = 0,44). Ils ont obtenu ces résultats en comparant l’apprentissage coopératif à un apprentissage individualiste.
Hattie (2010) a réalisé une synthèse de plusieurs méta-analyses relatives à l’effet de diverses interventions sur la réussite scolaire. Il a estimé que l’apprentissage coopératif, en général, a des effets positifs et « moyens » sur l’apprentissage lorsqu’il est comparé à l’apprentissage individualiste (d = 0,59, n = 774 études) et compétitif (d = 0,54, n = 1024 études).
Toutefois, les chercheurs s’accordent à dire que toutes les techniques d’apprentissage coopératif ne sont pas équivalentes et que les preuves empiriques doivent être clairement établies avant de faire des recommandations aux praticiens (Slavin, 2008).
En effet, l’apprentissage coopératif peut être considéré comme un terme générique englobant plusieurs techniques coopératives, avec des effets variés sur l’apprentissage. L’apprentissage coopératif peut prendre plusieurs formes parfois contradictoires qui peuvent s’articuler autour de différents objectifs ou procédures avec des concepts en commun et d’autres en contradiction.
Il n’y a pas un apprentissage coopératif, mais différentes formes, plus particulièrement on peut distinguer deux approches liées à la coopération comme stratégie pédagogique :
Certaines s’associent aux pédagogiques actives et au (socio)constructivisme correspondant au terme de « pédagogie coopérative ».
D’autres se rapprochent du cognitivisme et de l’instructionnisme et correspondent au terme « apprentissage coopératif ».
La recherche révèle l’existence d’un effet positif global de l’apprentissage coopératif sur les résultats d’apprentissage. Toutefois, il existe des variations significatives dans les effets des différentes méthodes d’apprentissage coopératif sur les résultats d’apprentissage. Il existe un déficit de recherches empiriques rigoureuses concernant l’apprentissage coopératif.