La notion de schéma en mémoire à long terme
Un enseignant ne peut consulter le contenu de la mémoire à long terme de ses élèves. Pour mesurer leur apprentissage, il peut juste leur demander de répondre à une question. Il déduit de leurs réponses, des preuves d’apprentissage.
Nous sommes juste conscients de l’existence de notre mémoire à long terme parce que nous pouvons l’utiliser pour mieux comprendre et interpréter notre environnement et nous rappeler de souvenirs ou de connaissances.
Le schéma est un modèle théorique qui nous permet de saisir le principe de l’organisation de nos connaissances en mémoire à long terme.
Le schéma peut être considéré comme un réseau interconnecté d’éléments de connaissance.
Notre capacité à retrouver des éléments dans la mémoire dépend des indices trouvés dans l’environnement qui vont nous mener à des informations liées.
Nous retenons des informations en les liant à d’autres.
Imaginons un élève qui débute un cours de chimie. Le premier terme qu’il pourrait apprendre est « atome ». Au départ, ce mot unique est représenté par un point vert ci-dessous.
Comme il n’est lié à rien d’autre, il sera très difficile de le retrouver. L’élève peut au moins reconnaitre le mot, mais il ne peut rien en faire.
Rapidement, l’enseignant pourrait introduire la notion de molécule comme étant composée d’atomes.
L’élève va stocker les mots « atome » et « molécule » comme deux éléments de connaissance liés. Non seulement il peut les reconnaitre, mais quand on lui dit atome, il peut récupérer le mot molécule et inversement avec la nature du lien qui les relie.
Au fur et à mesure de nouveaux concepts et liens vont venir enrichir les connaissances en chimie de l’élève.
C’est là que se révèle un pouvoir particulier du schéma lié à la complexité du schéma.
Au plus il y a d’éléments et plus le nombre de connexions entre les éléments est élevé, au plus il devient facile :
D’intégrer de nouvelles connaissances en rapport dans le schéma
D’activer l’ensemble du schéma à partir de la mémoire de travail, c’est-à-dire à partir dans notre conscience.
La pensée navigue alors d’un point à l’autre au sein du schéma en l’activant.
À force d’être enrichi, affiné et utilisé, l’usage d’un schéma peut devenir automatique et il devient sans effort de se rappeler la plupart des éléments d’un schéma complètement intégré et connecté à d’autres schémas.
Si tous les points du schéma représentaient des concepts en chimie, nous pourrions dire à ce stade, dire que la personne doit être un chimiste, c’est-à-dire un expert en chimie.
Un expert n’a jamais aucune difficulté à accepter aux concepts centraux de son domaine et les utilise avec fluidité.
Cela a pour conséquence que notre capacité à intégrer automatiquement et sans effort de vastes schémas dans la mémoire de travail signifie que nous ne sommes pas conscients de l’étendue de nos connaissances.
Nous devons accepter que l’apprentissage corresponde à l’acquisition de schémas de plus en plus robustes et interconnectés, créés par l’accumulation de connaissances singulières.
Notre rôle en tant qu’enseignant est d’aider les élèves à se constituer et à être capables de récupérer des schémas sans effort et automatiquement.