Le déplacement comme stratégie de supervision active durant les différences phases d’un enseignement explicite
Le déplacement dans la classe et le fait de passer à proximité de chaque élève est un facteur de vigilance qui permet de soutenir leur attention et leur engagement dans le cours. Toutefois, ces démarches sont dépendantes de la phase de l’enseignement explicite dans laquelle se trouve l’enseignant.
Lors du modelage de nouveaux contenus auprès des élèves et de la pratique guidée, le rôle de l’enseignant peut sembler se limiter à attirer leur attention et à interagir tout en se trouvant à l’avant de la salle. Cependant, l’usage de la projection associé à une télécommande peut lui donner une plus large autonomie de circulation. De manière assez semblable, l’usage d’un visualiseur sur lequel il écrit au fur et à mesure lui permet de faire face à ses élèves plutôt que de leur tourner le dos en écrivant au tableau. Le fait de prendre note favorise l’engagement des élèves.
Modelage et pratique guidée sont également associés à une vérification de la compréhension fréquente qui implique régulièrement chaque élève ou l’ensemble d’entre eux. Elle permet à l’enseignant de circuler lors du dialogue formatif qui implique au fur et à mesure un élève puis l’autre.
Lors de la pratique autonome, les élèves travaillent seuls de manière indépendante ou dans le cadre d’une coopération ou d’un tutorat entre pairs. L’enseignant est alors entièrement libre de circuler comme il l’entend et le déplacement dans la classe peut jouer pleinement son rôle.
La supervision du travail des élèves ou des activités implique un engagement actif de l’enseignant qui se déplace et circule parmi eux au sein de la classe. À ce stade, il est déconseillé pour l’enseignant de rester assis ou de rester trop longtemps à proximité d’un élève pour l’aider sans exercer de supervision active sur l’ensemble de la classe.
Le mouvement continu et la proximité avec tous les élèves permettent à l’enseignant de faire connaître sa présence et d’accroître l’attention des élèves sur les tâches données et l’adoption des comportements de travail attendus.
Dans tous les cas, nos déplacements en classe doivent être aléatoires ou imprévisibles afin que les élèves ne puissent savoir quand nous ne serons pas à proximité d’eux pendant un temps prolongé. Nous devons également nous rapprocher des élèves qui ne respectent pas les règles, au besoin, et avoir une fréquence de passage plus élevée dans les zones problématiques ciblées.
De plus, le fait de circuler vous permet d’être près des élèves afin de démontrer notre intérêt pour eux avec des interactions plus fréquentes qui favorisent l’établissement de relations positives. Cela permet également d’être plus proactifs et d’apporter un meilleur étayage dans leurs tâches d’apprentissage, de répondre à leurs questions, et de délivrer une rétroaction positive ou corrective.