Le nature synchrone ou asynchrone de l’évaluation formative
L’évaluation sommative implique une analyse ultérieure du résultat par l’élève. L’enseignant récupère la production de l’élève, l’analyse et établit un résultat pour l’élève qui sera mobilisé dans un processus plus large de certification. Ce traitement de l’information est par conséquent essentiellement asynchrone, l’élève n’en ayant qu’un retour ultérieur, après traitement.
Ce n’est pas forcément le cas pour l’évaluation formative qui peut être synchrone ou asynchrone dans son traitement pour l’enseignant et dans son retour pour l’élève :
L’évaluation formative est synchrone quand elle se déroule pleinement en classe dans le cadre de la vérification de la compréhension ou d’un dialogue formatif :
L’enseignant pose des questions à ses élèves sous forme écrite ou orale.
Les élèves réfléchissent dans la foulée à une réponse qui peut être :
Orale : directement élaborée de manière orale ou par le biais de notes écrites lues en classe.
Écrite : partagée par une ardoise effaçable ou un visualiseur.
La mise en commun des réponses en classe suscite un dialogue entre l’enseignant et ses élèves (ou entre élèves dans le cadre du Think-pair-share) qui est au cœur de l’évaluation formative.
Le caractère synchrone vient du déroulement en direct du processus de réflexion et d’interactions, dans le cadre de discussions de groupe, ou grâce à l’évaluation par les pairs.
Ce caractère synchrone aboutit à générer une rétroaction immédiate.
L’évaluation formative est asynchrone lorsqu’elle passe par des formats écrits plus longs et plus fouillés :
L’enseignant soumet ses élèves à une tâche complexe, à une série de questions intégrées ou leur demande une production plus large.
Le format est plus généralement écrit et peut prendre la forme d’un travail en classe, d’une évaluation formative ou d’un devoir à la maison. Les élèves peuvent éventuellement être amenés à coopérer.
Le caractère asynchrone vient du fait que l’enseignant n’est pas capable de traiter l’information en direct. Cela mène à des possibilités de rétroaction formative supplémentaire différée après que l’enseignant ait pris le temps de les observer hors de la classe.
Il retrouve par la suite ses élèves pour reprendre un dialogue informé. Son retour d’information peut être oral ou écrit, se faire à l’échelle de la classe où être individualisé.
De manière générale, l’évaluation formative synchrone est la plus courante et gagne à s’intégrer directement dans la trame du cours, ce qui permet de rendre l’enseignement adaptatif.
L’évaluation formative asynchrone doit être plus ciblée et s’intéresser à des compétences plus complexes ou à un ensemble plus vaste d’objectifs d’apprentissage. Plutôt que de rendre l’enseignement adaptatif, elle vise plutôt à aider les élèves à se préparer à la fonction sommative de l’évaluation et inclut surtout des tâches authentiques.