L’engagement des élèves en fonction de la rétroaction
La littératie du retour d’information représente un ensemble cohérent de compétences liées à la prise en compte par les élèves de la rétroaction dans un contexte scolaire.
Un élément fondamental qui lui est lié est que les apprenants agissent en fonction des commentaires qu’ils ont reçus (Sutton 2012). Dans cette perspective, ils doivent s’engager activement à donner un sens aux informations disponibles sur leur situation d’apprentissage actuelle et à les utiliser pour leur travail ultérieur, fermant ainsi une boucle de rétroaction (Boud et Molloy 2013).
Cet impératif pour les élèves d’agir est un aspect essentiel des processus de retour d’information qui est parfois sous-estimé. Si cette boucle de rétroaction ne se met pas en route, elle ne peut remplir son objectif d’amélioration.
Pour y parvenir, les élèves ont besoin (Shute 2008) :
D’un cadre motivation extrinsèque, mis en place par l’enseignant
D’opportunités d’utilisation, en classe et dans le cadre de leur travail autonome
De moyens pour agir sur le retour d’information sous forme de stratégies d’apprentissage.
Lorsque les tâches d’évaluation ne sont pas bien alignées ou ne sont soumises qu’à la fin des modules, les élèves ont peu de possibilités de mettre en pratique les commentaires des enseignants (Carless et coll. 2011). C’est pourquoi un processus d’évaluation formative ou d’évaluation soutien d’apprentissage intégré à l’enseignement est nécessaire.
Les commentaires de fin de période ou sur les évaluations sommatives se concentrent souvent sur le développement futur au-delà du contexte immédiat. Cela implique une dimension temporelle liée à des aspects des résultats du cours qui s’acquièrent lentement, et exige une action soutenue de la part de l’élève sur une période prolongée (Price, Handley et Millar, 2011). L’évaluation formative permet d’agir sur le contexte immédiat en temps réel.
Pour exploiter les informations du retour d’information, les élèves doivent :
Posséder un répertoire de stratégies leur permettant d’agir de manière productive.
Être capables de les mettre en œuvre.
Avoir la volonté ou l’opportunité de la mettre en œuvre.
Il est nécessaire de permettre aux élèves de devenir des agents de leur propre changement et de développer des identités d’apprenants proactifs. À défaut, ils peuvent être incapables de faire un usage productif des commentaires sur leur travail (Boud et Molloy, 2013). Pour y arriver, nous devons les aider à développer de bonnes habitudes dans une culture d’apprentissage promouvant des attentes élevées.
Sans les compétences nécessaires pour interpréter les commentaires reçus, peu d’élèves parviennent à agir en fonction du retour d’information (Robinson, Pope et Holyoak 2013).