Liens entre entremêlement et interférence contextuelle
L’interférence contextuelle est un concept issu de l’apprentissage moteur, mais qui peut être élargi à l’apprentissage en général.
Lorsqu’un élève pratique de manière répétée la même compétence, on parle de pratique bloquée, cela va favoriser la performance lors des sessions d’apprentissage, mais l’impact sur l’apprentissage à long terme est limité.
La pratique entremêlée associe dans la pratique différentes compétences similaires, mais différentes entre elles. Elle permet de s’adapter à toutes les conditions d’exercice dans une situation de test. Cela va provoquer des interférences contextuelles. Le sujet est plus susceptible de se tromper ou de rencontrer des difficultés. Si la performance durant les sessions d’apprentissage est plus faible, l’impact sur l’apprentissage à long terme sera plus élevé.
L’interférence contextuelle est un phénomène qui limite la performance à court terme et augmente l’apprentissage à long terme.
Favorable aux interférences contextuelles légères
L’interférence contextuelle est un phénomène qui regroupe les situations d’apprentissage pour lesquelles l’interférence durant l’entrainement bénéficie à l’apprentissage. Faire face à des difficultés et les résoudre résulte en un apprentissage plus important.
L’interférence contextuelle, une forme de difficulté rencontrée pendant la pratique, qui peut entrainer un fort engagement attentionnel. Ce dernier facilite la mémorisation et peut mener à une reconsolidation de connaissances rendues plus fonctionnelles. Le phénomène peut ancrer davantage certains souvenirs et certaines connaissances en mémoire à long terme à la manière de l’effet d’hypercorrection.
L’interférence contextuelle pose les conditions d’un effort et d’une attention optimale que nous ne retrouvons pas dans une pratique séquentielle des exercices ou pratique bloquée. La pratique de l’entremêlement correspond à une mise en situation d’interférence contextuelle tandis qu’une pratique séquentielle minimise cet aspect.
La présence d’une interférence contextuelle est ainsi un élément clé de la pratique entremêlée. Il s’agit du bénéfice d’apprentissage observé lorsque les éléments à apprendre sont mélangés au hasard entre les séquences d’apprentissage, plutôt que répétés au sein d’une même séquence.
Les avantages du mélange des activités ne sont apparents qu’un certain temps après la pratique, ce qui indique que les effets sont principalement à long terme. L’entremêlement correspond bien à une difficulté désirable comme la définit Robert A. Bjork.
Cet effet positif à long terme, imperceptible à court terme, mais négatif à court terme, est également la raison pour laquelle la pratique séquentielle continue à être privilégiée par beaucoup, car elle fournit des bénéfices immédiats mêmes si temporaires.
Précautions face aux interférences contextuelles élevées
La notion d’interférence contextuelle permet aussi de comprendre pourquoi la pratique entremêlée a une efficacité réduite, nulle ou négative avec des tâches plus complexes (voir Wulf & Shea, 2002). À mesure que s’accroit la complexité, les élèves bénéficient davantage de l’occasion de répéter et d’affiner leurs réponses sur des essais successifs. Un juste équilibre entre approche séquentielle et entremêlée permet d’optimiser l’enseignement dans ce cas de figure.
Des compétences ne gagnent à être introduites dans une pratique entremêlée que si elles ont été suffisamment pratiquées de manière bloquée précédemment. Sans cela l’interférence contextuelle devient trop élevée et peut amener une surcharge cognitive qui hypothèque l’apprentissage.