Impact du préenseignement sur le sentiment d’efficacité personnelle des élèves
L’auto-efficacité (ou sentiment d’efficacité personnelle) des élèves se renforce au fur et à mesure que les apprentissages et les compétences se développent avec succès.
Parallèlement, l’apprentissage et le développement d’une compétence sont facilités par l’accès à une quantité suffisante de connaissances préalables. C’est le principe de préenseignement (ou préentrainement).
L’objet du préenseignement est de développer et renforcer les connaissances préalables des élèves. Disponibles dans la mémoire à long terme, car précédemment apprises, les connaissances préalables ne vont occuper que peu de ressources en mémoire de travail.
Lorsque les connaissances préalables sont acquises et activées par les élèves, cela facilite les nouveaux apprentissages en lien. Plus de ressources cognitives deviennent disponibles pour acquérir de nouvelles connaissances au fur et à mesure que les nouveaux contenus font l’objet d’un modelage et d’une pratique guidée puis autonome.
Selon Rosenshine (1995), dans l’ensemble, le préenseignement permet :
De maximiser les informations préalables utiles stockées dans la mémoire à long terme des élèves.
D’organiser les informations de manière à faciliter leur compréhension.
De renforcer les liens entre la mémoire de travail et la mémoire à long terme.
Le préenseignement améliore les performances des systèmes de mémoire qui soutiennent l’apprentissage et le développement de compétences. Par voie de conséquence, le préenseignement contribue à jeter les bases d’un sentiment d’efficacité lié à cet apprentissage et à cette compréhension.
Le préenseignement peut être particulièrement bénéfique pour les élèves qui démarrent dans une matière ou y rencontrent des difficultés.
Dans cette perspective, l’enseignant peut fournir un enseignement supplémentaire à certains élèves avant de se lancer dans de nouvelles unités d’apprentissage. Cela permet de s’assurer que les termes essentiels et les compétences de base nécessaires à une unité de travail sont connus de ces élèves.
L’enseignant prend un peu plus de temps pour développer ces connaissances préalables importantes. Il vérifie qu’elles sont stockées dans la mémoire à long terme pour aider la mémoire de travail à traiter les nouvelles informations entrantes. De cette manière, il s’assure que les liens entre les nouvelles informations et les connaissances antérieures seront meilleurs pour ses élèves et pourront s’acquérir plus facilement.
En somme, les débutants dans une matière et les élèves à risque sur le plan scolaire peuvent éprouver des difficultés dans les premières phases de l’apprentissage. Cela risque d’entraver leur sentiment d’efficacité tout au long du processus d’apprentissage.
Le préenseignement, qui est une forme de remédiation ou de différenciation préventive, permet un démarrage plus sûr du processus d’apprentissage et une assise potentiellement plus solide pour favoriser le développement de l’auto-efficacité des élèves concernés.